L'histoire :
Comme à l’accoutumée, Rahan vadrouille à travers ses contrées préhistoriques, à la rencontre de « ceux qui marchent debout », lorsqu’il tombe sur un vieux chef agonisant sous les griffes de trois goraks (tigres aux dents de sabre). N’écoutant une fois de plus que son courage, il a tôt fait de planter son fameux coutelas d’ivoire dans le thorax de deux d’entre eux. Le troisième est alors écrasé par un mammouth avec qui il avait préalablement fait copain-copain. Avant de succomber à ses blessures, le vieux chef lui parle d’un lieu mythique, « solu-thé », où son clan a coutume de chasser sur le dos d’un « longue crinière » (lion) géant. Peu crédule, mais tout de même hyper curieux, Rahan part intrigué à la recherche de ce clan. En route, il sauve un mustang attaqué par un léopard, puis découvre un rocher géant en forme de tête de lion. Il comprend aussitôt que c’est cette fameuse roche de « solu-thé » dont lui parlait le chef. Alors qu’il a entrepris de gravir cette montagne, il tombe nez à nez avec plusieurs linceuls de peaux dans lesquels ont été enroulés des chasseurs décédés. A peine s’interroge t-il sur la présence de ces sépultures, que les hommes du clan voisin le prennent en chasse, l’accusant d’avoir volé l’esprit de leurs frères morts…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Laissant enfin de côté ses tergiversations familiales, le fils des âges farouche repart donc de plus belle à la rencontre de ses frères les hommes, ceux qui marchent debout, pour leur transmettre son formidable savoir. Mais dans ce cinquième épisode, Rahan enchaîne des péripéties sans grande imagination. Les « nouvelles » aventures du héros préhistorique ont décidément perdu de leur intérêt depuis que Jean-François Lécureux a pris la suite des scénarii de feu son père. A tel point que JF Lécureux reprend des idées déjà exploitées dans d’autres aventures. C’est tout d’abord le rocher en forme de Gorak (lire Dans les entrailles du Gorak) puis l’invention du parachute (lire Le captif du grand fleuve). Et comme pour boucher les trous, Rahan se remémore 2 fois dans le même épisode, la transmission du collier de griffes par un Crao à l’agonie, alors que les lecteurs connaissent l’anecdote par cœur. Tout a-t-il déjà été dit sur Rahan ? N’a-t-il plus rien à découvrir par l’observation de la nature ? Cet épisode poussif semble directement inspiré par une démarche promotionnelle à l’attention du musée situé au pied de la roche de Solutré. Si l’on ne peut que solliciter le public à s’intéresser aux temps préhistoriques en en fréquentant les hauts lieux culturels, il ne faudrait pas mélanger le 9e art et la pub. Heureusement, le dessin d’André Cheret reste de bon niveau, bien que légèrement en deçà de ses…178 aventures originales (sauf erreur ?). Pour les prochains épisodes, il faudrait voir à utiliser la 6e et nouvelle griffe du célèbre collier, celle qui représente l’ingéniosité…
