L'histoire :
Le 13 août, la famille Pantier est dans son appartement parisien. Le plus grand des enfants est captivé par son jeu vidéo, mais sa petite sœur s'ennuie. Elle va voir sa maman dans la cuisine, pour lui demander d'aller prendre l'air. Elle la retrouve alors seule face à une bouteille de vin et son verre. Elle n'a pas envie de sortir. Sur la table, les factures s'accumulent. Le 14 août, à Saint Tropez, Capucine, enseignante et directrice d'école, tente de profiter de ses vacances sur la plage. Autour d'elle, tout la ramène à l'école et aux enfants. Elle est houspillée par des hommes sur leurs serviettes. A Crozon, le 15 août, la famille recomposée Bassis-Nimbwa, famille nombreuse, tente de profiter des instants en famille. A Paris, le 16 août, Antoine attend que son ex compagne vienne récupérer les deux garçons pour leur garde alternée. Le plus jeune est très content de revoir sa mère, mais le plus grand, adolescent, est désagréable et ne manifeste aucun enthousiasme. Toujours à Paris, le 17 août, la famille Slaoudi fait les courses de rentrée, mais la mère de famille s'en veut. Elle n'aurait pas dû emmener les enfants, c'est bien trop compliqué avec eux... En plus ils viennent d'apercevoir leur professeur avec un paquet de papier toilette dans son caddie, et ils le crient sur tous les toits. La rentrée approche à grands pas, il sera bientôt temps de reprendre le chemin de l'école.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enseignante, Emy Bill partage son quotidien sur les réseaux sociaux. Elle a déjà produit la BD Ma vie d'instit'. Une nouvelle fois, elle s'empare de ce thème qu'elle maîtrise. Dans Derrière le portail, elle explore la mécanique du harcèlement scolaire. Comment se met-il en place ? La vie n'est pas manichéenne. Pour décortiquer ce phénomène, elle met en scène des parents, des enseignants et des élèves, qui vont cohabiter. Les difficultés peuvent être rencontrées par les enseignants et directeurs d'établissement, mais il y a aussi les difficultés sociales de certaines familles, et l'impact que la vie personnelle peut avoir sur la vie scolaire des enfants. Le parti-pris est intéressant, mais on se perd face au grand nombre de personnages développés. Chaque instant de vie n'est illustré que sur quelques planches, avant de passer à une autre situation, une autre famille. Ce rythme nous coupe un peu dans notre lecture, car nous sommes sans cesse interrompus pour passer à autre chose. Les illustrations ressemblent beaucoup à du dessin de blog déjà vu, à du webtoon. Les personnages ont de grosses têtes, de gros yeux. Les décors sont quasiment absents en arrière-plan. Le sujet est d'actualité et la dimension globale de la mise en place d'un système de harcèlement scolaire aurait pu être intéressante, mais il n'est pas forcément efficace à travers cette bande dessinée.