L'histoire :
Clément, 16 ans, est au lycée. Il aime la littérature et surtout écrire. Mais les moqueries et le harcèlement subi durant son année de 3ème après des lectures devant la classe ont fortement abîmé sa confiance en lui. L’avenir le terrorise et plus précisément le sien. Sa hantise, c'est qu'il ne sait toujours pas ce qu’il veut faire plus tard. Son entourage ne l’aide pas. Il angoisse de ne pas savoir répondre à ses questions d’avenir. Il se sent nul, vide et inutile. Toutes ses pensées sombres donnent naissance à Angst, un petit personnage noir aux allures de fantôme. Angst le suit partout, il est toujours là dans sa tête, il commente tout, est à la fois direct, sarcastique... mais « presque » attachant. Or il semblerait qu’Angst soit là pour permettre à Clément d’extérioriser. Il n’est pas tendre avec lui, mais il lui permet de vider son sac et surtout il va l’aider en lui ouvrant les yeux sur la vie. Car le bonheur ne lui est pas interdit ! Au contraire, il doit combattre ses peurs et apprendre à contrôler ses pensées négatives. Clément a conscience de sa dépression et prend rendez-vous avec un psychologue. C’est un échec : le médecin ne lui est d’aucune aide. Il décide de se débrouiller seul. Alors il prend un chat, cohabite avec Angst et apprend peu à peu à être (un peu) heureux !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’adolescence est une thématique souvent abordée et notamment en BD. Le plus souvent c'est avec une résonance drôle sur les travers de cette délicate période. Cette fois, Tacméla explore plutôt la santé mentale de nos ados et l’état dépressif qu’ils peuvent parfois traverser. De son vrai nom Clément Marie, Tacméla utilise des couleurs vives et variées pour un graphisme maîtrisé et caractéristique des webtoons. Il a en effet créé la série Porte bonheur en Webtoon, à travers laquelle il évoque des sujets actuels. Son personnage porte le même prénom que lui, par conséquent, on déduit qu’il s'agit d'un alter-ego partiellement autobiographique. Le premier épisode est publié en février 2021. Adapté depuis en roman graphique, il aborde avec justesse la dépression. Bien que ce ne soit pas un sujet drôle, Tacméla l’évoque avec un regard décalé, une pointe d’humour et de dérision. Il met le doigt sur l’importance d’extérioriser pour éviter l’accumulation de soucis qui peuvent hanter et rendre malheureux. Il dénonce aussi les pressions familiales et le manque d’encouragement de certaines personnes, des mots qui blessent, des relations néfastes, à un moment clé de la construction personnelle ou l’image de soi est essentielle. Cette lecture est riche et touchante, un petit cri du cœur à nos ados : videz votre sac et aimez la vie, bordel !