L'histoire :
Chez les collectionneurs de BD, le BDM (soit les initiales de leurs fondateurs, Béra, Denni et Mellot) est une institution. Il est à la fois un catalogue encyclopédique et un argus portant sur tout ce qui a été publié en matière de bandes dessinées publiques et de périodiques dédiés au 9ème art, depuis… la création de la bande dessinée, vaguement estimée à l’an 1827 (Rodolphe Töpffer) ! Cet opus contient 160 000 références d’albums de bandes dessinées et est le 22ème d’un projet commencé en 1979. Il contient également la liste des principaux périodiques et certains produits dérivés (disques et jeux). Un index d’auteurs, d’éditeurs et d’acteurs du 9ème art clôt cette somme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Etant donné la surproduction actuelle et le marché complexe de l’occasion, c’est une véritable gageure que de parvenir, une fois de plus, à fournir une base de données exhaustive sur le sujet des albums de BD ! Ce 22ème opus du BDM est d’ailleurs titré « 2021-2022 », sachant que le précédent tome 21 était censé couvrir « 2017-2018 ». Oui, il manque deux ans au générique, et il n’existe pas de tome 21,5. Avec l’arrivée au sein de l’équipe de rédacteurs de Laurent Turpin (notre confrère de BDzoom.com) et d’Isabelle Morzadec (responsable de la plus ancienne librairie BD parisienne), on note aussi le changement d’éditeur : les Arènes. 160 000 albums sont donc cette fois recensés, soit 25 000 de plus depuis la précédente édition. Au rayon des réformes, ce pavé de près de 1500 pages annonce entre autre avoir mieux géré la zone de 70 pages dédiée à Tintin (la plus complexe et la plus visitée). Les montants des côtes – le nerf de la guerre – a également été révisé à la baisse – « en lien raisonnable avec l’actualité du marché ». L’ouvrage a ses fans hardcores, qui considèrent ce recensement comme une Bible vénérable (et utile en brocante !) ; mais aussi ses détracteurs, qui le trouvent dépassé. En préambule, Philippe Mellot promet de « nouvelles et ambitieuses aventures » pour la suite… Avec l’avènement de bases de données en ligne particulièrement concurrentielles, on est en effet en droit de se questionner sur la pérennité d’une édition papier contenant un catalogue régulièrement figé pour 2 (ou 4) ans. Le prochain volume sera-t-il dématérialisé et en ligne ?