L'histoire :
Dashiell Hammett est l’inventeur du roman noir américain. Il fait ses premières armes comme détective au sein de la Pinkerton’s National Détective Agency qui tient à l’œil l'ensemble des États-Unis. Il découvre le métier de privé et mène des enquêtes sur les syndicats de travailleurs particulièrement puissants à l’époque. Plus tard, il est convoqué pour faire partie du contingent d’appelés lors de la Première Guerre mondiale, en juin 1918. Blessé sur le front, il revient aux États-Unis. Alors qu’il s’installe à San Francisco, fraîchement marié à Joséphine Dolan, il reprend du service au sein de la Pinkerton… nous sommes en pleine Prohibition. Il enquête notamment sur l'affaire Virginia Rappe, retrouvée morte après une soirée orgiaque organisée par Fatty Arbuckle. L'homme d'affaires est disculpé de toutes les accusations. Dashiell Hammett est passé à tabac pour avoir osé mettre son nez dans cette affaire. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Hammett rend son tablier et devient rédacteur de publicités. Entre deux annonces, il compose des histoires de détective. Il crée de toutes pièces un personnage de privé, dur à cuire, homme de terrain et d’action qui renouvelle le modèle du gentleman, détective en chambre, tel qu’il a été inventé par Sir Arthur Conan Doyle ou Edgar Allan Poe. Passé maître dans l’art de l’écriture dite behavioriste : des faits, des dialogues et aucune psychologie. Il montre, il n’explique pas. C’est la naissance d’un nouveau genre littéraire : le roman noir !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir démarré par les débuts de la littérature américaine jusqu'au tout début du XXème siècle, Il était une fois l'Amérique, une histoire de la littérature américaine, poursuit sa quête, racontant une période qui marque un tournant. La littérature US se nourrit d'auteurs créatifs développant des genres nouveaux : Dashiell Hammett invente le roman noir, avec l'éclosion de genres. Miller envoie un pavé dans la mare au pays des puritains en axant son œuvre sur un érotisme déclaré. Fitzgerald joue la carte des Années folles avec un Gatsby flamboyant. Faulkner pointe du doigt le racisme du Sud. Hemingway met l'accent sur la génération perdue pour qui sonne le glas. Steinbeck s'attache à mettre en lumière les victimes de la crise de 1929. Kerouac évoque la Beat Generation. Tennessee Williams met en scène le théâtre de la folie. Capote développe le true crime. Flannery O'Connor s'amuse des affres de l'Amérique avec un humour noir décapant… Les guerres, la corruption, la pauvreté, les évolutions sociales, la place des femmes, le racisme sont autant de thèmes abordés par tous ces auteurs/trices. Catherine Mory développe chaque portrait avec minutie, ponctuant d'un humour léger, sans desservir ses propos, sous le parrainage de deux grands spécialistes de la littérature américaine, Oliver Gallmeister et François Guérif. Le dessin de Jean-Baptiste Hostache accompagne l'ensemble de son trait vif... offrant un plaisir de lecture et de culture bienvenu.