L'histoire :
Du XIème siècle au XIIIème siècle, la réforme grégorienne bat son plein avec un christianisme qui gagne l'ensemble des arts. L'architecture voit arriver l'art roman et l'art gothique. La foi s'exprime aussi au travers de la musique polyphonique, qui trouve d'ailleurs un parfait écrin pour résonner : les cathédrales. Ces lieux de cultes sont idoines car ils sont de véritables enceintes au format XXL, pour faire sortir les watts. D'ailleurs, c'est dans ces cathédrales gigantesques que la théologie va prendre racine, avec la naissance de l'Université qui loue Dieu par le savoir. L'Université devient un lieu d'élaboration des connaissances et des matières : droit, grammaire, médecine, devant le centre de formation des générations futures et des nouvelles idées promises à un bel avenir. La théologie voit naître un monstre sacré en la personne de Thomas d'Acquin (1224-1274) qui devient une référence du catholicisme, bien que contesté au départ. D'autres mouvements apparaissent, comme les religieux mendiants qui se distinguent par leur retour radical à la pauvreté, loin des fastes de l'Église. Et la femme dans tout ça ? Tentatrice à la Ève, incontrôlable et soumise, ou Mère Marie, bienveillante et sainte ? Peut-être un peu de tout cela...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après s'être attaqué férocement aux débuts de l'histoire du christianisme avec sa Genèse, l'Empire revient sur une période charnière du christianisme : le Moyen-Âge. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que des choses à raconter, il y en a plus que de raison, entre l'Inquisition, les croisades, la Réforme et les sempiternelles guerres de religion. A l'image du précédent tome, Sodome et Gomorrhe chamboule et malmène les icônes, en obéissant à cet immuable rituel mixant des textes parfaitement documentés réalisés sur un ton neutre et quasi journalistique, agrémentés de dessins irrévérencieux au possible. Olivier Bobineau, chercheur à la Sorbonne et au CNRS, nous gratifie de sa science divine en la matière, avec une mine d'informations remettant à leur place les idées reçues. La religion a finalement été un vecteur de savoir et de lutte contre l'obscurantisme, CQFD, mais aussi d'atrocités en tout genre, paradoxalement, murées dans l'obscurantisme ! Pour faire passer la pilule de cette prose dense mais hautement intéressante, Pascal Magnat sort la sulfateuse graphique, n'hésitant pas à multiplier les ponts avec les figures mythiques de la pop culture (Michael Jackson, l'inspecteur Columbo, Kiss...), de la science (Albert Einstein) ou de la politique (Staline). Il offre par son trait caricatural, mais pas trop, une récréation pour la rétine, sans pour autant tomber dans le graveleux.