L'histoire :
A priori, le Big Bang a créé l’univers il y a 13,8 milliards d’années. La vie sur Terre a émergé 10 milliards d’années plus tard, et l’humanité il y a environ 2,8 millions d’années. Les premières observations de la voûte étoilée remontent au néolithique, époque à laquelle remonte donc la naissance de l’astronomie. Certains paléoanthropologues avancent même que les peintures de Lascaux seraient une représentation du ciel… Ce qui est à peu près certain, en revanche, c’est que les alignements de mégalithes comme à Stonehenge sont des observatoires astronomiques. Il faut toutefois attendre le siècle des lumières pour qu’astronomie et astrologie soient dissociées. Entre temps, toutes les grandes civilisations antiques – mésopotamiens, grecs, incas, indiens, arabes – ont fait les découvertes majeures de l’héliocentrisme et des lointaines constellations. Il faut attendre Copernic, puis Gallilée, puis Képler, puis newton, puis Einstein pour que le modèle cosmique soit démontré et mieux connu. Mais l’Histoire est cynique : la première conquête spatiale majeure est due à un nazi : Werhner Von Braun, qui conçoit les terribles fusées V2 au sein d’une base secrète de la Baltique, qui serviront à bombarder Londres… mais pas longtemps. Car l’invention est mise au point trop tard pour les forces de l’axe. Les chercheurs allemands se rendent aux américains, négociant leur immunité contre la mise à disposition de leur savoir pour la conquête de l’espace…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si elle s’inscrit dans la grande tradition de vulgarisation historique des « Incroyables histoire de… » développées par les Arènes, cette Odyssée de l’espace échappe au petit format souple et épais. L’ouvrage scénarisé par Arnaud Delalande emprunte un format de BD classique, à forte pagination (183 pages), et se borne avec pragmatisme à rester factuel, informatif et démonstratif, sans humour. Le dessin d’Eric Lambert adopte cet axe, avec le recopiage photoréaliste de nombreux clichés de l’immense documentation existante à partir de la seconde guerre mondiale. Car bien entendu, faute de technologies avant Werhner Von Braun, les 13 premières planches n’ont pas grand-chose à nous raconter du côté de la conquête spatiale effective. Les découvertes depuis la Terre sont toutes évoquées rapidement, avant d’entrer dans le dur avec la seconde moitié du XXème siècle. Le premier satellite, le russe Spoutnik, date de 1957 et Gagarine, premier homme dans l’espace à faire une révolution autour de la Terre, de 1961. La majeure partie de l’album narre alors le programme Appollo (ça dure une centaine de pages) et se permet alors, à la manière dont l’ont vécu les contemporains en direct à la télé, puis les spectateurs des films hollywoodiens (L’étoffe des héros, Apollo 13, First man…) retranscrivant ces premières explorations, de mettre en place l’intrigue et faire monter le suspens. C’était il y a 55 ans… et l’homme n’y est pas retourné depuis 1972 ! Les fans de la conquête spatiale, aussi vertigineuse qu’illusoire (dans l’espace, il n’y a… rien !), sont nombreux et palpiteront forcément au fil de cette plus incroyable exploration de l’humanité. Les dernières pages donnent les perspectives des conquêtes depuis lors (les stations orbitales), mais aussi en cours, avec les intentions des milliardaires américains, l’objectif Mars, celui d’une cellule de vie extraterrestre et Thomas Pesquet en vedette. Elles relativisent aussi ces belles ambitions… polluantes et vaines, à l’heure où la reconquête de la nature est urgente sur notre « propre » planète.
