L'histoire :
Nous sommes en 2021, à l'approche de l'élection présidentielle. Et Marine le Pen, la présidente, est furieuse. Un politique jusqu'ici inconnu, nommé Mohamed Labbes, semble prêt à l'emporter, face à elle, d'après les derniers sondages. La présidente fait réunir tous ses lieutenants et prépare un plan de bataille : il va falloir détruire l'image de l'adversaire. Tariq, lui, est toujours en prison. Il reçoit la visite de son frère, Stéphane, qui lui dépeint le portrait d'un pays fracturé, dans une ambiance ultra-sécuritaire. Cette ambiance ne déplaît pas, en revanche, à l'oncle et aux cousins de Tariq qui vivent à Hénin-Beaumont, le fief de Marine le Pen. Supporters de la présidente, ils se gondolent en invectivant tout ce qui n'est pas français de souche à la TV, au grand dam de Stéphane. Celui-ci rentre chez lui et écrit une lettre à Fati et à leur fille, Talina, toutes deux expulsées du pays. Mais un attentat risque de relancer encore plus loin la machine sécuritaire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de La Présidente ne nous avait pas emballé, la faute à un graphisme sommaire, des dialogues lourdingues et des raccourcis scénaristiques déroutants. Ici, la suite de la série s'améliore en prenant une tournure moins romanesque (on s'intéresse moins aux deux frères et à leurs amours) et plus politique, plus factuelle. Il s'agit ici de présenter l'ensemble des mesures ultra-sécuritaires que la technologie peut déjà aujourd'hui permettre (assurément d'ici 2020, en tous cas). Ça se tient, à quelques exceptions près : le robot gardien de camp, a priori cousin d'ED-209, étouffant un enfant ; ou encore les webcams dont il est a priori impossible de boucher la vue, jusque dans les toilettes... Les technologies et mesures évoquées sont effrayantes, effarantes et pourtant à nos portes. Certains passages rappellent d'ailleurs que nos politiques actuelles, en réponse aux attentats, ont d'ores et déjà préparé le terrain à de telles lois. Malheureusement, on va vite retrouver des défauts déjà présents dans le premier tome, à savoir des dialogues surréalistes, des personnages caricaturaux (Durpaire, pourtant spécialiste des USA, fait la même erreur que les démocrates en jetant les électeurs dans le même panier, celui de cette famille tarée d'Hénin-Beaumont) et des tournures bricolées (le débat face à Valls avec sa résolution, dont même une sitcom ne voudrait pas). Du mieux, donc, et des points intéressants, mais il faudrait encore un véritable effort d'écriture alliée à l'approche plus factuelle et légale de ce deuxième tome pour que la série décolle.
