L'histoire :
Marion-Maréchal le Pen a été élue présidente de la république et ce après que sa tante, Marine, ait été obligée de démissionner, deux semaines après sa réélection. Mais la « patronne » ne va pas en rester là. Partie se refaire une santé dans son fief de Hénin-Beaumont, celle qui est sortie par la petite porte est bien capable de repasser par la fenêtre. Marion-Maréchal, elle, part à San José pour y rencontrer les grands patrons de Google, ainsi que Donald Trump et Vladimir Poutine venus discuter de l'avenir peu radieux qu'ils préparent de concert...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après deux tomes plus proches aux airs de Santa Barbara mâtiné de Minority Report, revient pour un dernier tour de piste. Et quel tour de piste ! La logique et le vague intérêt du côté feuilleton de la série passent à la trappe. Les gentils protagonistes ne sont plus là que pour expliquer les scandales émaillant la présidence des Le Pen. Zemmour traîne encore ses guêtres à l'Élysée – allez savoir pourquoi – on ne sait plus vraiment qui a le pouvoir. L'assemblée nationale (dont on a oublié de quoi elle est constituée, pour peu qu'on l'ait jamais su) est silencieuse tout du long, etc. Bref, on balance encore entre discours anti-immigration et ambiance Big Brother. Si ces deux composantes ne sont pas anodines, centrer tout le récit sur ces deux seuls points (et sur les déchirements internes du FN) est devenu lassant. Spécialiste d'Obama, François Durpaire insiste trop lourdement sur la scission entre la métropole et les territoires d'Outre-Mer, une scission bien réelle, là aussi, mais mais difficile à imaginer comme un sujet central à une présidence Le Pen, quand l'électorat FN se focalise le plus généralement sur les français issus d'Afrique du Nord. Pour résumer, il semble que le but soit plus ici de faire passer un message personnel que de raconter ou d'imaginer un récit tenant la route. Graphiquement, c'est triste. Les illustrations sont tirées de photographies de presse et autres sources, traitées de manière à donner un aspect BD, le tout dans un noir et blanc youpilou. Pas de flot dans les cases, champ/contre-champ, mécanique, froid. On sent même parfois la fatigue avec un QG de Google inventé de toutes pièces et des personnages aux mimiques contredisant souvent leurs propos. Vous l'aurez compris, ce tome ne remporte pas les suffrages et quelque soient ses convictions, le lecteur recherchant un ouvrage politique, sinon didactique, du moins bien fait, ira voir ailleurs.