L'histoire :
Adiyaman, Arménie, été 1915. Les turcs envahissent la ville et massacrent la population. En un instant, Adiyaman la belle est devenue un enfer. Le père de Garabed et Missak Manoukian s’est battu jusqu’au bout, l’arme à la main. Les deux jeunes frères vont assister à la mort de leur père abattu par les soldats turcs. Ceux qui ont pu échapper à la mort étaient parqués comme des bêtes. On les obligeait à marcher vers des camps d’où l’on ne revient pas. Un million et demi de vies arméniennes fauchées. Après 10 ans passés dans des orphelinats à Beyrouth, Missak a pu obtenir un passeport et embarquer avec Garabed direction l’Europe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 21 février 2024, le poète arménien Missak Manoukian sera panthéonisé. Ce survivant du génocide arménien, menuisier de formation, s'est réfugié en France en 1925. Il est tourneur fraiseur et dans les années 30, il rejoint un mouvement antifasciste affilié au parti communiste. Il devient rapidement cadre d’un journal politique influent. En 1940, alors que les allemands attaquent l’URSS, il s’engage davantage contre le fascisme et devient, quelques années plus tard, le leader du groupe de 23 résistants étrangers qui seront fusillés par les allemands en 1944. Ce groupe s’est notamment illustré en sabotant des voies ferrées et en abattant un officier SS, ami proche d’Hitler. Dans cet album, l’histoire de ce héros français est narrée par son épouse Mélinée. Cet ouvrage est composé de 120 pages, dont seulement moins de 75 sont en BD. Le reste du livre est consacré à des documents d’époque et à un retour historique sur le contexte, sur les étrangers engagés contre les occupants allemands, rédigé par Denis Peschanski, directeur émérite du CNRS, spécialiste de la seconde guerre mondiale et des sciences de la mémoire. Cette biographie est jalonnée d’affiches de films d’époque qui découpent ainsi le récit en de courts chapitres. La partie BD va à l’essentiel et aborde les points saillants de la vie de Missak Manoukian. Elle se lit extrêmement rapidement. Le dessin semi réaliste de Mako est d’une grande lisibilité et restitue l’époque comme si on y était. Un ouvrage pour ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté.