L'histoire :
Paris. Rue traversière St Honoré. Émilie du Châtelet fait appeler son ancien amant, le comte Joseph-Marie de Guébriant. Comme il lui refuse toute étreinte, Émilie, désemparée, lui demande un remontant. Elle est alors emportée dans un voyage hallucinogène avec Isaac Newton dans le jardin d’Éden et sa fameuse pomme. Deux cents pintes de limonade devraient la remettre d’aplomb selon le docteur Gervasi. A côté de cela, trois brigands s’aventurent à vouloir stopper une calèche. Tel est pris qui croyait prendre ! Les voilà ligotés sur le toit par l’équipe d’élite du commissaire Camuset. Ils se dirigent vers Rouen avec, pour mission, de visiter les imprimeries de la ville qui produisent des livres sans qualité, et identifier celui qui défie l’interdiction du roi en publiant la Henriade de Voltaire. Ainsi, Machuelle, Prévost, Ferrand et Abraham Viret seront contrôlés. Les perquisitions commencent au saut du lit chez ce dernier. Son imprimerie est visitée du sol au plafond. Aucune trace dudit manuscrit. Ils repartent bredouilles. Toutefois, ils interceptent une carriole… un simple transport d’articles de mercerie, pompons, fanfreluches et rubans. En réalité, le fond de ces caisses cache près de 5000 exemplaires du livre. La fameuse Henriade quitte ainsi Rouen pour Paris, en toute discrétion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nous retrouvons la vie trépidante et l’esprit fin de François-Marie Arouet, dit Voltaire, entre arrestation sommaire, exil londonien, salons, et sa rencontre avec Émilie du Châtelet. Voltaire se sent comme un vieillard cacochyme à 40 ans, dans la tourmente de ce Siècle des Lumières où les théories scientifiques s’entrechoquent et s’opposent aux philosophes du moment. Il doit combattre les esprits le plus cartésiens qui estiment que son art ne sert à rien. Tout le monde se mêle de raisonner. Les sentiments et les grâces sont bannis. Les belles-lettres périssent à vue d’œil. Il est aussi fasciné par Émilie du Châtelet, qui ne tardera pas à lui faire visiter son cabinet scientifique. Clément Oubrerie montrera, avec de pleines planches, voire doubles planches, l’intensité des émotions de cette nuit d’amour, qui ravivera la vigueur ardente de ses 40 ans qu’il pensait tarie à jamais. Le graphisme se modifie selon l’intensité du propos et les humeurs. Il suit les élans du cœur de ce cher Voltaire, qui pense avoir trouvé une femme à sa mesure. Mais il sera rattrapé par les affres du jeu de l’amour et du hasard, et devra fuir une nouvelle fois. Voltaire souffrira-t-il de cet éloignement ? Comment se consolera Émilie, qui se rapproche du mathématicien Maupertuis ? Nous le saurons dans les tomes à venir.
