L'histoire :
Confortablement installé dans un café du vieux Caire, le journaliste Victor Billetdoux apprend par le journal du jour que l’archéologue Sir Alexander Appleton a été retrouvé errant seul dans le désert, en proie à une folie durable. Cette drôle d’information pique sa curiosité : Billetdoux file au British Hospital pour rencontrer le vieil et éminent égyptologue. Il le découvre en plein délire, qui ressasse des découvertes incompréhensibles : « Neferhotep ! Le tombeau des sables ! Attention ! Les tablettes, personne avant moi ! ». Billetdoux rend aussitôt visite à son jeune ami, l’égyptologue Charles-Hippolyte Constant, et le décide à aller explorer les alentours de la pyramide où a été retrouvé Appleton. Ensemble, ils découvrent un passage creusé à même la muraille, qui mène à une immense salle dans la pyramide. Au pied d’une statue de Neferhotep, ils trouvent un profond puits et sont surpris par le cri d’horreur qui en émane ! Ils s’en retournent aussitôt au Caire afin d’y récupérer des cordes, dans l’objectif de revenir poursuivre leur exploration. Mais sur la route du retour, en plein désert, ils croisent un homme qui a un courrier important pour eux. Ainsi que d’abominables créatures hominidés (des golems ?) qui les attaquent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette Pyramide oubliée est, en fait, la réédition du premier tome des Aventures de Victor Billetdoux, une histoire qui fête cette année ses 40 ans ! Ce faisant, la jeune maison d’édition Les aventuriers de l’Étrange souhaite rendre hommage à Pierre Wininger, auteur aujourd’hui décédé, mais dont le fils est à l’origine de sa création. En 1978, date de la première sortie de l’album (en noir et blanc !), Tintin est évidemment passé par les Cigares du pharaon et Blake et Mortimer ont déjà percé Le secret de la grande pyramide… Mais Adèle Blanc-Sec, la plus proche référence de cette aventure de l’étrange à la frontière de l’égyptologie fantastique n’a pas encore émergé. Il est donc inapproprié de citer l’héroïne de Tardi comme influence de Wininger, comme le souligne Henri Filippini dans sa préface. Désormais réunie sur 72 planches, avec deux parties distinctes et une page interlude de résumé, la présente édition bénéficie en outre d’une nouvelle colorisation réalisée par une spécialiste, Marie Galopin. Ses teintes ternes se fondent à merveille dans le style de dessin de Wininger, un trait semi-réaliste parfaitement au point, inspiré par Jean-Claude Forest, et mettent très justement en valeur cette œuvre oubliée. Bon, certes, le grand-guignolesque du scénar et la narration simplette souffrent un peu de désuétude, dans un registre égyptologique largement ressassé, renouvelé, débridé et réinventé, tant au cinéma qu’en BD. Il faut donc plus aborder l’œuvre sous son angle mémoriel pour l’apprécier. Notons que la réédition des deux autres épisodes des Aventures de Victor Billetdoux devraient normalement suivre chez Les aventuriers de l’Étrange.
