L'histoire :
En janvier 1910, tandis qu’une petite pluie fine nocturne s’apprête à inonder la capitale, un « monte-en-l’air » est victime d’un tragique accident. Une gouttière qui rompt et c’est la chute mortelle. Son camarade s’enfuit en… volant ( !), sous les yeux apeurés des voisins de l’immeuble, alertés par le bruit. Le lendemain, Victor Billetdoux reçoit un coup de fil de l’assistant du professeur Astrol, astronome à l’observatoire de Paris. Il a un cliché incroyable à présenter au détective et se propose de lui rendre visite le soir même. Hélas, lorsque la sonnette de Victor Billetdoux retentit, c’est pour découvrir le pauvre homme pendu et poignardé sur son palier ! Evidemment, les photographies qui se trouvent dans le cartable abandonné là ne montrent rien d’extraordinaire. Le détective part aussitôt enquêter à l’observatoire. Il rencontre un autre savant, qui se présente comme étant le professeur Astrol… mais Billetdoux est dubitatif. Il fait mine de repartir et espionne ce curieux personnage. Il observe alors le rendez-vous de ce savant avec deux hommes en combinaison noire, qui repartent par le toit en volant ! Il intervient et évite une tentative d’assassinat de la part du faux prof Astrol, qui chute à sa place dans le vide. Billetdoux récupère un cartable contenant le fameux document…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quelque part entre les aventures fantastiques parisiennes d’Adèle Blanc-Sec et celles égyptiennes de Blake et Mortimer, se trouvent celles énigmatiques de Victor Billetdoux. Ce détective classique – petite moustache, chapeau melon, savoir-vivre et distinction en toute circonstance – a été inventé par Pierre Wininger à la fin des années 70. Et c’est à la petite structure éditoriale Les Aventuriers de l’Etrange que nous devons la réédition de cette seconde enquête (après le tome 1), avantageusement préfacée par Didier Convard. Dans une ville de Paris immergée par les eaux – la fameuse inondation de 1910 – notre détective se confronte à un mystère d’hommes volants et de culte d’Osiris dans les bas-fonds humides… Mais c’est le dessin que nous retiendrons, plutôt qu’un scénario ésotérique et entortillé – il correspondait cependant aux canons de l’époque. Le trait encré semi-réaliste de Wininger est clairement somptueux. Il inscrit les personnages idéalement « posturés » et « gabarisés » dans une mise en scène détaillée et soignée, des décors inquiétants à souhait, une gestion divine des clairs-obscurs… Clairement, en matière d’ambiance, les mystères auxquels se confrontait Billetdoux n’avaient rien à envier à ceux d’Adèle Blanc-Sec et de Blake et Mortimer ! Dommage que la couverture ne soit pas plus large et spectaculaire.