L'histoire :
Terrifiant chef de meute, le grand méchant loup hante les châteaux escarpés, les forêts et les cimetières… Mais il n’entre pas dans la ville, où une vieille dame est inquiète pour sa petite fille, qu’elle aime plus que tout au monde. Elle rencontre une voyante, qui lui avait prédit une vie heureuse et une merveilleuse petite fille, ce qu’elle a eu. Mais cette fois, la voyante voit des malheurs et offre à la vieille dame une pelote de laine rouge, pour la protéger des malheurs jusqu’au crépuscule. Cette laine magique devrait veiller sur ce que la vieille dame aurait de plus cher au monde. Quelques temps plus tard, des parents offrent à leur fille une cape et un capuchon rouge, de la part de sa grand-mère malade. La jeune fille va visiter sa grand-mère, à l’autre bout du bois, pour lui remonter le moral. Mais en chemin, elle rencontre l’immense, l’effroyable loup…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaît tous le conte du petit chaperon rouge, même si les versions et surtout les fins peuvent différer. Les frères Grimm ont compilé au début du XIXème siècle des contes de tradition orale, populaire, dans le recueil Les contes de l’enfance et du foyer. Le petit capuchon rouge y est raconté sous deux versions différentes, la seconde étant plus une suite dans laquelle (pas vraiment spoiler mais tout de même un peu) la petite fille piège le loup et s’en sort toute seule. Alors qu’elle est sauvée par un chasseur dans la première et que, dans la version encore antérieure de Charles Perrault, le loup dévore tout le monde. Martin Powell choisit celle où la petite fille est la plus maligne, dans une version percutante. Inquiétante aussi, grâce aux illustrations de Victor Rivas qui montrent un loup particulièrement impressionnant et des personnages qui terroriseront eux-mêmes les enfants, notamment la voyante. Le petit capuchon rouge semble, elle, tout droit sortir des pinceaux de Tim Burton, avec ses membres allongés et ses grands yeux. Les couleurs participent de l’ambiance étrange de l’album, vraiment inquiétant et mordant d’ironie. On peut penser quelquefois à la géniale série La forêt de l’étrange de Patrick McHale, dans les décors et l’animation des personnages. Bref, c’est beau, bon et intelligent, probablement l’un des meilleurs de cette excellente (décidément) collection.