L'histoire :
Dans le milieu du maintien de l’ordre, il y a des gilets jaunes mutilés, des rescapés de manifs, des victimes de manifs, des black blocs, des lanceurs de cocktails Molotov, des CRS qui chargent, qui filment, qui crament, qui tirent des flashballs, qui pilotent des canons à eau ou des motos de Brav-M. Il y a des manifestants anti-Macron, des street médics, des préfets de police (avec ou sans cape), des syndicalistes qui viennent défiler en famille, des dealeurs de shit, des gendarmes, des pilleurs, des soixante-huitards, des anti-nucléaires, des vieux écolos, des agriculteurs de la FNSEA, des zadistes, des néo-nazis, des « marche pour la vie », des antivax, des punks à chiens, des cathos intégristes, des masculinistes, des féministes intersectionnelles… (liste non exhaustive)
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ses Look book, Eric Salch caricature à l’extrême les accoutrements typiques des sujets d’une thématique donnée. Il boursoufle les clichés en les tournant à la beaufitude la plus dégueulasse, sans pitié ni scrupule à salir tout le monde, y compris les plus faibles. Deux premiers volumes avaient ainsi défoncé violemment différents morphotypes sociaux : l’enfant esclave, le cycliste, la reine Elizabeth, le paysan, les aveugles, les témoins de Jehovah… Ce troisième opus édité par les échappés s’en prend uniquement au registre du maintien de l’ordre (voir liste non exhaustive ci-dessus). A chaque page, le look d'un sujet est décrit par des petites flèches alentours de la plus infecte manière possible. C’est volontairement mordant, odieux, vachard et grossier. Ça n’est surtout pas drôle (ou alors il faut être sacrément bourré ou bourrin) et totalement gratuit. Les quelques premières pages suffisent à comprendre tout ce qui suit. Pas la peine d’aller très loin, tellement la démarche de mépris et d’encrassage est répétitive et sans intérêt. Salch s’en prend ainsi hargneusement à tous ceux qui manifestent, quelles qu’en soient les raisons, mais aussi à ceux qui tentent de les en empêcher. Ainsi, les victimes de violences sont rangées au même niveau que les violents. Tout le monde est beauf et haïssable, sans le moindre indice de rédemption. Une poésie du pire, en quelque sorte.