L'histoire :
Dans les îles Shetland, à la fin du XIXème siècle, l’archéologue Sir Thomas fait la découverte d’un tumulus abritant deux guerriers vikings qui avaient terrorisé la région quelques siècles plus tôt. La légende dit que les deux vikings ont lancé une malédiction sur les générations futures… Quelques semaines plus tard, le patron de Scotland Yard, Sir Retford, passe un savon à Molton et Harwood, les deux inspecteurs chargés d’une enquête sur deux joailliers tués à coup de hache. Un journaliste, Rupert Graves, a fait un lien entre l’affaire du tumulus et ce meurtre crapuleux, ce qui fait une très mauvaise publicité pour l’inauguration de l’exposition de sir Thomas au British Museum. Sir Retford veut des résultats rapides pour permettre à son ami de gérer son inauguration tranquillement. Molton va alors rendre visite à Rupert Graves, qu’il connaît bien, alors que Harwood se rend à l’anniversaire de la femme qu’il aime et qui n’est visiblement pas du même monde que lui. Mais pendant ce temps, les meurtres vont continuer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La perfide Albion nous a livré les plus passionnantes enquêtes de la littérature, via la plume de sir Arthur Conan Doyle et Agatha Christie. C’est dans une ambiance inquiétante qu’on se plonge avec délice quand on entre dans Fog. C’est d’ailleurs du côté du papa de Sherlock Holmes que Roger Seiter a puisé son inspiration, mais pas que. Et notamment, il rend hommage à l’écrivain Wilkie Collins, ami de Dickens et qui milite par sa littérature pour le statut des femmes, raison pour laquelle c’est Mary Thomas la véritable héroïne de la série. C’est d’ailleurs dans un magnifique carnet placé au début du recueil que Roger Seiter et Cyril Bonin expliquent leurs choix, leurs parti-pris, autour de magnifiques esquisses et crayonnés de Bonin. Ces quelques pages donnent tout leur sens à une intégrale, puisqu’elles permettent de comprendre les ambitions et le travail des auteurs. Et quel travail ! Les scénarios sont bien ficelés pour ces deux premiers diptyques de la série. Surtout, les relations entre les personnages sont précises et intéressantes, instaurent un climat ambivalent, troublant qui colle parfaitement au lieu et à l’époque. Le trait de Cyril Bonin, atypique, moderne et anguleux donne une ambiance mystérieuse, à la fois sophistiquée et irréelle, encore rehaussée par des couleurs froides et ternes. Un polar à ambiance, donc, très bien réussi, et une intégrale des deux premiers diptyques qui est augmentée de carnets beaux et passionnants. Que demande le peuple ?
