L'histoire :
Histoires extraordinaires regroupe la libre adaptation en BD de 3 récits mythiques d’Edgar Allan Poe :
Le Scarabée d’or : Charleston, Caroline du Sud, octobre 1845. Sur l’île de Sullivan, dans un navire échoué, Edgar Legrand découvre un scarabée d’or qui le mord à la main. Jupiter, son dévoué esclave affranchi, le récupère. Les deux hommes reviennent dans la demeure d’Edgar où William Wilson les attend…
Usher : Décembre 1845, au large du Cap May et de la Delaware Bay. Sur son bateau, le Virginia, Edgar Legrand prend connaissance d’une étrange missive d’un de ses amis, Roderick Usher. Celui-ci l’invite à venir le voir. Il décide de s’y rendre avec Jupiter lors de leur escale à New-York. Il demande à William Wilson de tenir compagnie à Kitty, pendant ce temps-là. Entretemps, Usher reçoit une étrange livraison : un sarcophage contenant une momie de la race des scarabées…
La mort rouge : Baltimore, Février 1846. Le docteur Edward Ponnonner s’adonne à des expériences très étranges dans son atelier, ce qui éveille les soupçons de Margaret, sa femme. Pendant ce temps, l’équipage du Virginia au grand complet jette l’ancre sur les quais de Baltimore…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Edgar Allan Poe est l’un des plus grands écrivains américains. Auteur du XIXème, il a influencé les plus grands de la littérature moderne. Il a aussi jeté les bases du roman policier. Sans lui, pas de Sherlock Holmes (inspiré de Dupin dans Double assassinat de la Rue Morgue). Il a inspiré Jules Verne avec ses Aventures d’Arthur Gordon Pym. La vérité sur le cas de Monsieur Valdemar ou Petite discussion avec une Momie ont nourri l’imaginaire d’H. G. Wells. En grand fan, Roger Seiter voulait éviter une énième adaptation stricto-sensu. À ce compte-là, mieux vaut lire le texte original, n’hésite-t-il pas à dire. Il prend donc quelques libertés en créant un lien, un fil conducteur entre les 3 récits. Il intègre des dialogues, alors que les récits de Poe en comportent peu. Il développe un personnage féminin, Kitty, une femme mystérieuse qui travaille dans une maison close et pose un épilogue plein d’à propos. Le résultat est plus qu’intéressant, même si la lecture mérite une attention particulière pour éviter de perdre le fil narratif. Le dessin de Jean-Louis Thouard est pétri de qualités, tant il s’imprègne totalement du texte relifté de Seiter. Ses parti-pris graphiques sombres, comme ses couleurs ténébreuses, nous plongent dans cet univers fantasmagorique aux confins de la réalité. Une belle surprise !
