L'histoire :
Alors qu’il se trouve au restaurant alsacien pour manger une choucroute, l’inspecteur Londubec et son adjoint sont pris à parti par un blaireau qui veut jouer les gros bras. Heureusement, grâce à la choucroute du restaurant, Londubec neutralise ce grossier personnage. Au même moment, une jeune dame vient demander de l’aide à l’inspecteur car on vient de lui kidnapper son enfant à la maternité. Il s’agit déjà du troisième enlèvement d’enfants de ces trois derniers mois. Londubec promet de régler cette affaire au plus vite. Le lendemain, alors qu’il se rend à sa voiture, il trouve une lettre anonyme sur le pare-brise. La lettre dénonce un habitant de la ville, Gérard Mulet, qui est à priori stérile, alors qu’il a eu un enfant. Voilà une première piste que Londubec veut exploiter au mieux. Il met en garde-à-vue le mulet qui est, d’ailleurs, une vrai tête de mule. Sa femme, elle non plus, ne répond pas aux questions. Londubec a du fil à retordre pour tirer les vers du nez à ce couple…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions du Long Bec proposent ici un album sous forme de polar animalier parodique. L’enquête de l’inspecteur Londubec (une cigogne, puisque les éditions sont alsaciennes...) s’inspire d’un fait réel des années 1920, l’affaire de Tulle. Dans celle-ci, un mystérieux personnage envoyait des lettres anonymes pour dénoncer certains habitants de la ville. Un corbeau pour une cigogne... Emmanuel Trédez fait dans l'ornithologie ! L’histoire transposée à Trifouilly se construit d’abord sur une affaire de kidnapping de bébés, puis sur la délation de certains habitants de la ville par des lettres anonymes. L’inspecteur Londubec entreprend de percer ces mystères trouvant d’ailleurs un lien commun à ces deux affaires. Ce polar zoomorphique s’inscrit dans la lignée des Blacksad et Canardo, mais la comparaison s’arrête là. Le niveau graphique de Stéphane Nicolet se traduit par un trait plutôt basique, voire imprécis, qui confère un style un peu naïf mais pas désagréable à la lecture. Les décors sont a minima, le visuel table surtout sur les personnages. Les cases s’enchaînent de manière linéaire, se déroulant sur une enquête amusante et des personnages insolites. Trédez ajoute encore des jeux de mots et des rimes rigolotes, en rapport avec l’animal concerné. Au final, cette enquête n’est pas des plus originales, mais elle reste bon-enfant.