L'histoire :
En 1848, la fin de la guerre américano mexicaine permet à des milliers de migrants européens de partir à l’assaut du grand ouest. Les Madsen, une famille hollandaise, élisent domicile à proximité d’un vieux puits espagnol à l’usage des voyageurs. En six mois, ils établissent une maison, un corral et constituent des réserves suffisantes pour une année. Et si le fait qu’il s’approprient le puits destabilise les indiens de passage, en laissant le libre accès à ceux qui en ont besoin, les Madsen sont tolérés puisque personne n’est lésé. Un Jour, alors que Jakob est absent, un cavalier fraîchement démobilisé s’approche de Madame Madsen et demande s’il peut prendre un peu d’eau au puits. Cette dernière, le fusil à la main, lui répond sèchement. Amical, Manos Kelly s’étonne qu’une femme s’établisse en plein désert, et la rassure qu’il ne lui veut aucun mal. Celle-ci, un peu gênée d’avoir été si froide, se radoucit et lui dit que son mari parti chercher du bois répondra bientôt à ses questions. D’ailleurs, le voilà de retour, il invite même l’étranger à rester quelques jours. Bientôt, un groupe d’hommes se présente à Jakob et Manos à la recherche d’un esclave en fuite. Les manières de ses derniers sont brusques et laissent présager des problèmes à venir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Toutes les histoires de Manos Kelly sont réunies dans cette intégrale préfacée et très bien renseignée sur le far-west du XIXème, avec en prime un inédit, ainsi qu’une nouvelle traduction pour l’ensemble. Les aventures de ce solitaire au cœur pur offrent un point de vue qui veut refléter la réalité de la conquête de l’ouest. Au fil de ses voyages, Manos croise la route d’illustres figures comme Davy Crockett ou Kit Carson, à une époque à la fois cruelle pour les indiens natifs et pleine d’espoir pour les colons européens. Antonio Hernandez Palacios transmet sa passion pour le sujet à travers un scénario au déroulé classique pour le Far West et un dessin particulièrement fouillé, ciselé de hachures ultra fines qui offre une profondeur au moindre cailloux du décor. C'est de l’art ! La coloration à l’ancienne pique les yeux avec ses contrastes sans nuances lors des premières aventures, puis s’adoucit avec le temps en préservant une vivacité qui soutient, par son pep’s, les pérégrinations du héros. Avec des moments cruciaux comme la bataille de Fort Alamo, les histoires mêlent authenticité et action à travers un héros exemplaire de solidarité et de bienveillance dans un univers pourtant hostile à ce genre de sentiments. Indéniablement vintage jusque dans les onomatopées qui parsèment les vignettes, ces aventures méritaient d’être regroupées avec une présentation digne de ce nom, la couverture surfacée en témoigne !