L'histoire :
Août 1810. Robert Frazer arrive en canoë à Saint Charles, pour y vendre ses peaux de bêtes et accueillir son frère James. Pendant ce temps, à 150 milles de là, à la ferme Frazer, sa femme, son fils et Ephraïm le palefrenier, reçoivent la visite de Virgil Hunt, un trappeur qui demande l’hospitalité. Il les met en garde, car des indiens ralliés à Tecumseh, chef Shawnee en révolte, attaquent les fermes isolées. Robert ne reviendra pas avant une semaine, sa femme demande donc à Virgil de veiller sur la ferme jusqu’à son retour. Deux jours plus tard, un vapeur en provenance de Saint-Louis accoste à Saint Charles. Une fois réunis, les deux frères vont au saloon pour fêter leurs retrouvailles. James, ses études de médecine à présents terminées, envisage d’installer son cabinet ici, sur la frontière. Robert lui conseille de commencer par changer de style vestimentaire, car un médecin attifé en gravure de mode n’inspirera pas confiance aux locaux… Au même moment, à la ferme, l’inquiétude grandit quant à une attaque de Black Buffalo et de ses guerriers crows, les occupants se préparent du mieux qu’ils peuvent pour les repousser.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Wild River, série préalablement sortie en trois tomes entre 2008 et 2011, est à présent disponible en intégrale, enrichie d’un cahier graphique, de cases inédites et surtout d’un épilogue jusqu’alors encore jamais publié. La présentation, avec première et quatrième de couv’ surfacées, est superbe. Ce western épique, réaliste et implacable, bénéficie d’un scénario de haut vol, bien documenté, signé Roger Seiter. Dans l’Amérique du Nord du début du XIXème siècle, depuis la vague de pionniers de 1804, la cohabitation avec les indiens est difficile. Certaines tribus, en pleine révolte rendent coup pour coup à l’envahisseur. Les guerriers rouges ralliés à la cause de Tecumseh, Black Buffalo en tête, massacrent comme ils ont été massacrés, violent les blanches comme les blancs, violent leurs sœurs, leur femmes et leurs filles et remplacent leurs fils perdus par ceux des blancs. Les brutes sont des deux côtés, difficile de prendre vraiment parti dans cette guerre inévitable, à part évidemment pour la famille Frazer, irréprochable à tous niveaux. Dans des décors naturels sauvages, rehaussés de couleurs vives et sobres en même temps, Vincent Wagner nous perd parfois avec des visages inconstants ou trop semblables, notamment chez les cowboys. Le seul bémol, alors que les indiens (et leurs montures) sont superbes de fierté et de détails tribaux. Le cahier graphique en début d’album permet de bien appréhender le contexte de l’époque avant d’entamer la lecture. Un bel exemple de réédition utile par les éditions du Long Bec !