L'histoire :
Montant son ptérodelphe, Arzach vole en direction d’une forteresse de pierre posée sur un piton rocheux. Arrivant à l’aplomb de la tour, il remarque une ouverture au travers de laquelle il aperçoit une femme nue en train de se vêtir. Elle a un corps sublime, mais son visage se cache déjà dans le vêtement qu’elle est en train d'enfiler. Soudain, Arzach entend les mugissements d’un homme qui vocifère sur le toit de la tour. Il fait alors faire demi tour à sa monture, pour faire face à l’individu. Il le survole puis le capture à l’aide de son lasso. L’homme décolle de la tour puis se fait emporter par Arzach et sa monture. Le voilà suspendu dans le vide, tandis que l’arpenteur l’emmène vers les restes squelettiques d’une créature gigantesque. Arzach l’attache au plus haut de la colonne vertébrale, le laissant ainsi suspendu au bout de la corde. Il grimpe sur sa monture puis s’en retourne vers la forteresse. Une fois au sommet de la tour, il ouvre la trappe puis descend dans la pièce où se tient la femme qu’il a aperçue plus tôt dans la journée. Elle se tient debout près de la fenêtre. Il s’approche puis la retourne vers lui. La créature au corps de femme sublime a le visage d’un monstre hideux. Arzach se sent floué, puis s’en va sans se retourner…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Humanoïdes Associés présentent une réédition dans un coffret luxe des quatre premiers récits d’Arzach, personnage emblématique imaginé par Jean Giraud alias Moebius dans les années 70. Arzach ou Harzac puisque l’orthographe va rester incertain pendant un certain temps, représente un personnage mystérieux, dans un premier temps, doté d’un chapeau pointu étrange, vivant sur une planète presque désertique au décor très minéral. Moebius place ce personnage dans un monde fantastique plein de mystères, qui lui sert d’inspiration pour imaginer des mini récits sans parole où seul le graphisme et le visuel comptent. Graphiquement, on est loin du trait hyper réaliste de Jean Giraud. Moebius adopte ici un trait souple, semi réaliste, très créatif, via lequel il laisse vagabonder son imagination au fil des planches. A défaut de phylactères, les mises en scène très visuelles sont d'une fluidité absolue. La couleur apporte aussi un complément non négligeable pour bien appréhender l’univers d’Arazch. Ici, on ne sait rien de ce personnage, on se laisse porter par l’aventure comme un voyage dans un monde nouveau, étrange mais fascinant. Ce mélange des genres, entre far-west et science-fiction, accorde toute sa puissance à cet univers que Moebius va développer plus avant dans son premier et hélas dernier tome d'Arzak l’arpenteur.
