L'histoire :
Aimé, un homme monstrueusement gras, et Martinien, un représentant de commerce, sont devenus en peu de temps amis. Ils se sont rencontrés de manière tout à fait fortuite dans une auberge et depuis, ils ne se quittent plus. Ils ont décidé de faire route vers la capitale Lanmeurbourg, accompagnés par Ferdinand, un vieux chien. A peine arrivé sur place, Martinien s’empresse de se rendre au siège de son assurance pour se faire dédommager d’un récent accident de voiture. Comble de surprise, il en ressort avec une véritable petite fortune ! Il propose alors généreusement à Aimé d’en profiter avec lui et les deux larrons s’offrent un des plus luxueux restaurant de la ville ainsi qu’un costume chez le meilleur tailleur. C’est là qu’Aimé apprend à Martinien qu’il est condamné par une grave maladie vasculaire. Pour allonger son répit, qui est d’environ un an, il lui a été recommandé de faire un séjour dans une station thermale. Avec tout l’argent qu’il a en poche, Martinien propose alors à son grand (et gros) ami de l’accompagner dans la plus cossus du coin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En alternant les commentaires en voix off du héros Martinien et les dialogues, Christophe Bec poursuit bon an mal an sa première expérience de scénariste avec ce second tome de Carême. Le propos se limite toujours ici à l’amitié qui lie les deux personnages principaux bien que la conclusion de ce deuxième opus laisse présager une suite un peu différente. Le sujet de l’amitié est traité avec délicatesse, par de légères touches détournées. Cette parcimonie même dessert malheureusement l’album, qui s’en trouve du coup un peu mince en propos. Au dessin, Paolo Mottura bâtit un univers intéressant auquel on commence à s’habituer. Son monde ressemble à s’y méprendre, malgré une technique vraiment différente, au Réseau Bombyce, de Corbeyran et Cecil. L’architecture art nouveau y est omniprésente et ajoute encore à la poésie de l’ensemble. Au final, on ne peut pas dire qu’on passe une mauvaise lecture, mais on s’aperçoit que Carême manque juste d’une chose : de consistance.