L'histoire :
En 1987, le milliardaire cryptozoologue Wolfgang Feiersinger visualise à une vidéo éloquente sur un écran géant de sa super-base médiévale, dans les Carpates. On y voit son homme de terrain, London Donovan, en train de traquer un loup géant dans les neiges du grand nord sauvage canadien. Rectification : on y voit Donovan et ses hommes en train d’être décimés par un loup géant… Feiersinger se rend sur place dès les jours suivants. Donovan est en vie, une jambe en charpie, sur un lit d’hôpital. Le chasseur raconte comment le loup l’a mystérieusement épargné, lui et lui seul, après qu’il ait lâché son fusil. Les trappeurs et chasseurs autochtones savent qu’ils ont eu affaire à un Amarok, un monstre carnassier aussi discret que redoutable. Le shérif préconise de laisser faire les autorités, mais le caïd du cru Sangilak lui explique violemment que l’Amarok n’est pas une légende : il vient justement d’en apercevoir une meute de 4 individus. Toujours aidé par des moyens financiers considérables, Feiersinger organise alors une battue, en embauchant une main d’œuvre locale à grands coups de liasses de billets verts. Il injecte à Donovan une drogue suffisamment puissante pour qu’il puisse mener la chasse et fait décharger un matériel inouï de 4 avions gros porteurs : engins à chenille, drones…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cross-over et préquelle de la série Carthago, située quelques 20 années auparavant, Carthago adventures se décline en aventures indépendantes. Chacune met en scène l’aventurier London Donovan financé par le milliardaire Feiersinger, au service de la passion dévorante de ce dernier : la cryptozoologie, c’est-à-dire l’étude des espèces légendaires ou résurgentes. Après le bigfoot, le préhistorique Chipekwee et le monstre maritime Aipaloovik, notre duo et leurs sbires affrontent un loup géant dans les neiges du Canada, comme l’exhibe ostensiblement la couverture. Or qui dit loup géant légendaire, dit aussi mythe du loup-garou. Ça va donc croquer sévère au cours des 54 planches dessinées cette fois de main-de-maître par le croate Drazen Kovacevic. L’artiste s’est fait rare dans le 9ème art franco-belge, ces dernières années, mais il ne faillit jamais. Au sein d’un découpage varié – tantôt serré lorsqu’on palabre, tantôt aéré lorsque les séquences spectaculaires le réclament – son dessin est juste, soigné, complet… on se régale. Dommage que le scénario soit plus convenu et parfois bien léger (depuis quand une injection de drogue répare-t-elle instantanément les blessures osseuses ? Et pourquoi Donovan est-il épargné, au juste ?). L’éditeur termine ce volet par un teasing d’une autre série de son catalogue mettant en scène un cryptozoologue, Russell Chase, pour laquelle une intégrale vient d’être éditée.