L'histoire :
En avril 1961, celui qui deviendra le milliardaire des Carpates, Wolfgang Feirsinger, était à Baïkonour l'un des acteurs majeurs de la mise en orbite de Youri Gagarine... Avant de se faire doubler concernant la conquête de la lune par son ex-meilleur ami, Wernher Von Braun. De nos jours, bien que très vieux et tétraplégique, le puissant aventurier finance des recherches océaniques du côté de l'Antarctique. La quête du mégalodon n'est plus exactement sa priorité. Le mythique requin préhistorique a en effet déjà été capturé par son jeune frère Harry... et bien qu'il sache qu'il en existe d'autres spécimens dans les fonds marins, ce sujet lui a permis d'étendre ses connaissance autour d'une découverte bien plus importante : l'existence de cités sous-marines. Car d'immenses monolithes parfaitement rectangulaires et gravés d'une écriture plus ancienne que toutes les autres, ont été découvertes à 9000km de distance, sur des hauts fonds qui n'ont jamais connu l'air. Cela prouverait-il l'existence d'une civilisation océanique disparue ? Mais une fillette intéresse tout autant Feirsinger : la petite Lou, actuellement bien malade, qui a des capacités aquatiques hors norme, des « particularités morphologiques » qui s'apparentent à des branchies et qui rêve de manière prémonitoire de tous les sites archéologiques sous-marins en train d'être découverts. L'étude des hiéroglyphes gravés sur les monolithes va encore étendre leur connaissances sur ce mystère de l'humanité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ici en tant que scénariste, dans un registre à suspens proche de la série Prométhée, Christophe Bec mijote des séquences à grand spectacle pour éclairer par bribes un grand mystère de notre civilisation (que nous tairons pour préserver votre plaisir de lecture... mais vous l'aurez sans doute deviné au terme de cette chronique). Dans le premier cycle, le sujet central était le mégalodon, fameux plus grand prédateur de tous les temps, résurgence inattendue de la Préhistoire. Bien que dans ce tome 5, le lecteur croisera encore bien souvent la bébête et ses centaines de grosses dents pointues – l'effet Dents de la mer fonctionne toujours merveilleusement, surtout appliqué à un monstre démesuré – la quête du puissant Feirsinger (un personnage rudement pratique) s'oriente cette fois vers l'archéologie. Elle s'oriente même bien au-delà, vers ce qu'on peut considérer comme le graal de la cryptozoologie : la découverte d'une espèce hominidée inconnue, vivant sous l'eau. La piste avait été lancée des le tome 1, avec la découverte du Commandant Bertrand, trop importante pour être révélée au monde. Ce qu'il a alors filmé sera enfin dévoilé à la fin de cet album, qui clôt un second cycle. Pour étayer l'intrigue, l'alternance et l'empilement des séquences frissonnantes, bien que détachées les unes des autres, fonctionne toujours merveilleusement et finit par faire sens sur le long terme. L'ensemble est une nouvelle fois mis en images par le trait réaliste assuré de Milan Jovanovic. Ses détracteurs peuvent lui reprocher un petit manque de personnalité, il n'empêche qu'il se révèle efficace pour maximiser les effets des scènes spectaculaires, avec notamment une nouvelle maxi-double-planches au moment du climax. Dans l'attente du démarrage d'un troisième cycle, la série demeure fortement conseillée aux fans de Thalassa et au amateurs des grands mystères de l'humanité...