L'histoire :
En 1988, London Donovan et ses hommes capturent une adolescente hybride, qui possède des mains palmées et des yeux globuleux, et qui tente de s’enfuir en plongeant du haut du barrage de Boulder dans le Colorado. Cette chasse a évidemment été organisée et financée par le milliardaire roumain Feirsinger, qui complète ainsi sa collection de créatures aux frontières du fantastique. Cette jeune hybride est désormais son meilleur spécimen humain et amphibie, une « espèce » qu’avait déjà théorisée le naturaliste Benoît du Maillet au début du XVIIIème siècle, en étudiant le phénomène de la naissance chez l’enfant. En effet, tant qu’il est dans le placenta de sa mère, l’enfant commence sa vie en milieu aquatique… Vingt ans plus tard, Feirsinger révèle au professeur Bertrand que ses recherches sur les hybrides sont très avancées. Bertrand est déjà au courant que ces hybrides existent, lui qui protège depuis des années une fillette, Lou, possédant des branchies et la capacité de communiquer avec les requins géants. De nouveau 22 ans plus tard, Feirsinger est mort, et Lou a hérité de ses installations. Cependant, tandis qu’elle explore une incroyable cité sous-marine à plus de 4000 m de profondeur, en compagnie de ses équipes à bord du Leviathan, le submersible scientifique se retrouve coincé par un éboulis. Donovan et sa mère mettent dès lors tout en œuvre pour aller la sauver. Mission impossible ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vérifiez la capacité de vos bouteilles d’oxygène, l’étanchéité de votre détendeur et plongez en immersion dans ce tome 8, profondément, très profondément, pour une mission de sauvetage improbable à plus de 4000m de fond. Le scénariste Christophe Bec continue sa vaste saga sous-marine, aux prémices de l’anticipation et de la science (pas si)-fiction, qui alterne la découverte d’une civilisation lacustre et les attaques de mégalodons (des requins géants préhistoriques) dans un avenir tout proche. Au cinéma, nous serions dans un cross-over entre Abyss, Jurrassic Park et les Dents de la mer. Comme d’habitude, la narration alterne les séquences et les époques : le thriller au présent et les flashbacks qui révèlent, et/ou creusent l’énigme, et/ou alimentent les frissons des lecteurs. Ainsi, un authentique naturaliste avant-gardiste du XVIII avait théorisé l’homme aquatique (la séquence historique). Ainsi, des surfeurs se font croquer par un requin géant au détour d’une vague (la séquence hémoglobine). Mais le gros de l’intrigue consiste à réunir les conditions de sauvetage de Lou, coincée avec son bathyscaphe géant et high-tech sous des rochers, à côté d’un… « truc » incroyable (non, mais on ne va pas tout cous raconter, non plus !). En tant que spécialiste des huis-clos sous-marins oppressants (Sanctuaire !), Bec n’a pas besoin de forcer son talent. Il peut désormais compter sur les talents artistiques réalistes de l’italien Ennio Bufi, irréprochable pour accorder des profondeurs, des panoramiques et tout autre genre de cases spectaculaires à ce parfait thriller d’aventures. A suivre au prochain numéro… peut-être pour une fin de cycle ? Ou pas.