L'histoire :
Un astronef complexe arrive en orbite de la planète Xo 48_69. A bord, un spationaute est sorti de sa cryogénie. Le système lui injecte des nutriments et lui propose d’accéder aux paramètres de la mission. Premier objectif : trouver la balise de l’élément S-17. Objectif 2 : Récupérer l’entité dite « artéfact » et regagner le point d’extraction. Un objectif optionnel est également proposé : survivre. Le spationaute accepte la mission (il est quand même venu ici pour ça !). Il rejoint donc la capsule LEM et sa combinaison MORPH se configure. Sa trajectoire de descente à travers l’atmosphère dessine une grosse trainée noire dans le ciel de Xo 48_69. La capsule se pose à pleine vitesse en laissant une grosse cicatrice dans le sol. In fine, les boulons de la porte sautent, le spationaute sort et pose le pied sur cette planète aride, de gravité équivalente à celle de la Terre. Il fait quelques pas avec une mallette à la main. Sa montre indique un taux de radiations élevé. Il ouvre la mallette et en sort une sphère noire. Il la brise sur le dessus de son casque. Une sorte de liquide gluant se met à se répandre sur le haut de son corps… puis épouse son corps tout entier. Après quelques minutes, cette substance active modifie la forme de son scaphandre. Puis elle disparait. Le voilà opérationnel dans un nouveau scaphandre pour évoluer sans danger sur cette planète…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Hedra, voici un deuxième ovni muet, très moébiusien, pour fêter en quelques sortes les 50 ans des Humanoïdes Associés. Pour pitch de cette aventure galactique en noir et blanc et à un inhabituel format carré, un spationaute à la fois du futur et du passé a pour mission solitaire de récupérer un « artefact » sur une planète aride et inhospitalière, Xo 48_69 (on dirait le prénom d’un enfant d’Elon Musk !). On ne vous révèlera pas la nature de cet artefact, mais quand vous le comprendrez, vous participerez au bel élan métaphysique qui compose toute bonne aventure de SF qui se respecte. Entre temps, l’auteur parisien Elie Huault, pour qui il s’agit de la première BD, nous promène au sein d’une pérégrination hallucinatoire et poétique, qui donne à voir des panoramas cosmiques vertigineux et inquiétants. Le dessin adopte un trait fin, totalement encré au rotring – les ombres sont des petites hachures fines – d’obédience plutôt réaliste, ce qui ajoute au sentiment de grandiloquence et d’angoisse de cette quête à la fois tellurique, organique, technologique et psychédélique.
