L'histoire :
Dans un avenir proche, mais après une terrible apocalypse pour l’humanité. Tom, une jeune femme enceinte, accompagnée de Lélé, une fillette muette, ont rejoint la bourgade d’Epsilon, en ruine et immergée par la mer. Suite à une sanglante altercation avec des cavaliers armés de sabres, elles ont abandonné leur protecteur Vlad dans les hautes herbes, pour mort. Tom se retrouve devant une nouvelle problématique : la communauté de survivants qui vit à Epsilon est dirigée par une femme qui a mis au point des règles strictes de survie, Amadala. En raison de sa grossesse, Tom est choyée. Si elle pouvait accoucher d’un bébé « normal », ce serait un grand bonheur pour cette cheffe autoritaire, mais aussi pour tous ! Car les membres de cette communauté doivent régulièrement se débarrasser des éléments les moins viables. Les ressources sont rares. Les malformés et les tarés sont régulièrement chassés, pour la survie du groupe. Une purge est d’ailleurs prochainement prévue. Et c’est Amadala qui choisit les bannis… ce qui lui vaut un vent de rébellion croissant dans l’air. Pendant ce temps, à quelques lieux de là, Vlad, gravement blessé, a été soigné par des exclus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus nous avait permis de faire connaissance avec un contexte de survivance post-apo extrême. On ne sait pas trop ce qui s’est passé, mais plusieurs dizaines d’années après un grand effondrement – nucléaire ? biologique ? climatique ? tout ça à la fois ? – des communautés tentent de survivre dans les ruines de l’humanité, avec des notions culturelles proches du néant. Le réflexe de subsistance occupe assez logiquement 100% des efforts des survivants. Beaucoup d’entre eux sont malformés ou débiles. Ça sent quand même le gros crush atomique qui a eu des répercussions génétiques graves… Le premier opus nous avait aussi permis de faire connaissance avec une héroïne atypique. Avec ses cheveux verts, vêtue d’un crop-top et d’une minijupe, Tom est enceinte, quasi à terme. Et son objectif de rejoindre le patelin d’Epsilon était douché à la fin du 1er tome : Epsilon est immergé sous les eaux. Ce second et dernier volet du diptyque la place donc face à une nouvelle problématique, plus conventionnelle dans le registre du post-apo : survivre à une despote qui, évidemment, s’approprierait volontiers son bébé à naître. Le fond est donc classique, mais la manière dépote ! Certes, le trait de dessin est souvent basique dans le détail, mais alors sur le plan du rythme séquentiel, des cadrages, du découpage, c’est d’une efficacité redoutable. Les moments contemplatifs calmes s’alternent avec des scènes bien énervées et violentes. Et quand ça part en sucette, c’est plutôt gore. Lolita couturier confirme tout le talent et la fraîcheur séquentielle qu’on avait entrevus au premier tome.