L'histoire :
Jadis, lors d’une campagne guerrière de trop, le cruel roi Elias se fit voler son visage par l’enchanteur Melchior. Redevenu depuis simple chevalier errant, Elias parcourt le monde à la recherche de son ennemi pour recouvrer son identité. Alors qu’il retrouve enfin Melchior, devenu conseiller d’un roi inexpérimenté et influençable, ce dernier le fait accuser de complot et le condamne à être exécuté. Elias peut néanmoins compter sur la fidélité de deux amis qui campent en ville : Aranéo, un géant robuste, et Bertil, un farfadet swerg qui se fait passer pour un homme de petite taille. Ensemble, ils parviennent à rallier Evangèle, leur ancienne compagne de voyage. Médecin de profession, elle est introduite au palais pour tenter de trouver un remède à l’expansion de la lèpre rousse. Elle parvient alors à rendre visite à Elias dans sa geôle et ce dernier lui fait apprendre par cœur les formules des cartes magiques qui sont en possession de Bertil et d’Araneo. Or, cependant qu’Evangèle sert d’intermédiaire pour l’évasion d’Elias, elle s’aperçoit soudain qu’elle est contaminée par la lèpre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volet, le roi maudit Elias poursuit sa quête sous l’impulsion narrative de Sylviane Corgiat. Si l’idée du jeu de cartes magiques qu’il faut réunir pour devenir le maître du monde n’est pas toute nouvelle (cf. Arcanes, l’Histoire secrète, Morgana…), il faut reconnaître que l’aventure demeure plaisante et fort correctement rythmée. Géants, magiciens, nains et sorciers répondent aux standards de la fantasy (comme par exemple les détectives répondent à ceux du polar), en un univers cohérent et brillamment dessinée par Corrado Mastuantonio. Car l’atout de la série réside avant tout dans le dessin soigné et méticuleux d’un artiste apparemment très connu en Italie… mais pas du tout en France. Mastantuono parvient admirablement à rendre étouffant le climat de ce royaume fantastique, où l’obscurantisme se partage à la maladie. Son trait est précis, de grande classe, et la variété des décors et des personnages font montre d’un sacré talent. En outre, découpage et mouvements sont impeccables, ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde ! Sérieuse par son sujet, l’aventure l’est donc également par son traitement, d’une grande rigueur graphique, même si une subtile once d’humour aurait tendance à poindre par endroit (la fouille systématique). A suivre prochainement, dans un troisième et dernier épisode…