L'histoire :
Ancien combattant des guerres teutoniques, le chevalier Ogier de Murol a été nommé prévôt de Galata, une entrave chrétienne dans la Turquie musulmane, par le doge de Venise. Au cours de la traversée de la Méditerranée, il échappe de justesse à un attentat et c’est un poète qui est tué à sa place par deux mercenaires valaques, en fuite. Sur place, il parvient à pourfendre l’un d’eux, mais l’autre lui échappe. Ogier est persuadé que ce dernier est l’un des hommes de Gritti, notable et propre fils du doge ! Dès lors, la rage dont il fait preuve pour mener à bien son enquête agace les autorités de Galata. Il s’entoure du valeureux Conrad, ayant comme lui servi sur le front de l’est, et doit supporter pour adjoint Antonio Garofette, jeune farfelu inventeur d’une cloche de plongée. Le prévôt échappe alors à une nouvelle tentative d’assassinat, par le biais d’une chemise empoisonnée ! Sur les conseils de Garofette, il réussit à piéger Gritti par l’étude graphologique d’une lettre de menaces. Ce dernier accepte alors pour compromis de lui livrer l’assassin du poète vivant. Mais lors du transfert assuré par Conrad, il semble qu’il y ait une embrouille, car le mercenaire est tué…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au dessin, Stefano Palumbo gomme cette fois les petites extravagances et les délires de proportions du premier tome. Qu’il s’agisse des personnages chiadés aux premiers plans, des décors documentés et réalisés avec minutie à l’arrière ou de la colorisation contrastée de Valérie Beltran, le résultat est éloquent. Les personnages, le héros au premier chef, sont certes plutôt excessifs dans leurs réactions (Ogier ne s’exprime que très rarement avec modération…). C’est sans doute là le seul hic de la série, qui s’appuie sur une psychologie de personnage un peu fluctuante. Ainsi, le prévôt se laisse t-il emporter par sa fougue et ses réactions « primaires » et ne maîtrise finalement pas grand-chose de son « enquête ». Si ce trait de caractère semble voulu par le duo de scénaristes, l’assimilation traditionnelle au héros s’en trouve quelque peu perturbée… Autrement, la reconstitution historique orchestrée par Fred Le Berre et Alain Paris semble réaliste et juste. Cosmopolite, l’aventure prend toujours judicieusement pour cadre la ville frontière d’Istanbul, située à la croisée de plusieurs civilisations, de plusieurs courants spirituels. Suite et fin de ce polar historique dans le 3e volet : Les pierres de l’exemple.