L'histoire :
En 1514, le doge de Venise envoie en Turquie un nouveau prévôt pour faire régner l’ordre dans la ville portuaire de Galata, enclave chrétienne en terre musulmane. Le robuste et courageux Ogier de Mercoeur, ancien chevalier teutonique au caractère rugueux, a le profil idéal pour relever cette difficile mission. Mais il n’est guère tranquille durant la traversé de la Méditerranée car il a reçu de nombreuses menaces de mort. A bord de la caraque vénitienne qui les achemine vers Galata, il évite un « accident » grâce à un jeune poète français. Pour remercier ce dernier, il lui laisse pour une nuit sa cabine, plus confortable. Le lendemain, il découvre le poète assassiné. Alors que la ville est en vue, les deux responsables de ce crime prennent la fuite à bord d’un canot. Le prévôt leur donne alors la chasse jusque dans les ruelles de Galata. Il en tue un d’un coup d’épée, mais laisse s’échapper le second. Accueilli dans ses nouvelles fonctions par l’ambassadeur, il soupçonne alors que le commanditaire de l’assassinat n’est autre que le fils du doge en personne, un protégé du sultan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Situé sous une Renaissance à mi-chemin entre orient et occident, Galata est l’une des 7 nouvelles séries inaugurant la collection Dédale, les polars historiques en BD. Presque exclusivement masculins (une femme y aurait pourtant apporté un peu de fraîcheur), les personnages sont ici affublés de caractères un peu convenus. Tout d’abord l’ennemi est un rejeton malintentionné, puissant et protégé (qui finira par morfler). L’adjoint du héros est un farfelu qu’il faut trimbaler comme un boulet (qui s’avèrera certainement utile et complice). Et bien sûr le prévôt, chancre de courage et de pugnacité (sans en douter, il sera le héros glorifié). De même, l’intrigue ne sort pas trop pour le moment des sentiers battus. Le scénario d’Alain Parris et de Fred le Berre y aurait certainement gagné en ayant plus souvent recours au contexte historique. Bref, l’enquête flotte un peu dès le premier épisode. Côté dessin, le coup de crayon de Stefano Palumbo alterne le pire et le meilleur. Tantôt il offre de superbes cases, tantôt les proportions sont outrancièrement ridicules (le combat pages 22-23). Largement mâtiné de manga et doublé d’une colorisation satinée, il s’inscrit en droite ligne du style transalpin des Gualdoni, Turconi (L’anneau des 7 mondes, Fantaghenna…)