L'histoire :
Giuseppe Bergman l’a décidé : son « aventure » commence aujourd’hui ! A peine levé, il fait part de cette nouvelle à sa compagne… qui n’en n’a cure tant son mal de dent la fait souffrir. D’un pas décidé, il se rend alors chez le producteur de son aventure. Ce dernier lui donne une convocation à se rendre à Venise pour rencontrer son « maître d’aventure », un nommé HP. En cours de route, il s’humilie en se baignant nu à proximité d’une propriété privée et se retrouve soudainement en plein cœur d’une violente manifestation. Sans trop chercher à comprendre ces phénomènes, il finit tant bien que mal par tomber sur le mystérieux HP. Ce dernier s’assure simplement que Giuseppe est prêt à partir… et quelques temps après, Giuseppe se retrouve sur les bords du fleuve amazonien l’Orénoque, bien décidé à le remonter jusqu’à sa source. Mais avant toute chose, il lui faut un bateau. Après quelques faux départs, Giuseppe se retrouve à bord d’un vieux rafiot bruyant, en compagnie d’aventuriers bigarrés en pleine partie de poker. Une pirogue s’approche alors et une femme et un adolescent grimpent à bord de l’embarcation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il ne faut surtout pas chercher la moindre cohérence dans ce récit purement onirique. Dans l’équipée fantasmagorique de Giuseppe Bergman, tout n’est que métaphore et aucun évènement n’a de logique. Giuseppe Bergman se met en scène dans une « aventure » a priori indéterminée, à destination de son public. A l’heure des reality-show télévisé mis en scène, ce type d’aventure onirique nous offre une autre lecture de cette suite anarchique d’évènements. Le héros s’oriente plus ou moins selon un « grand horloger » que Milo Manara appelle par les initiales HP, hommage rendu à son ami Hugo Pratt. Initialement paru en 1976 (presque 30 ans !), ce premier épisode est sorti avant que ne se bâtisse la réputation sulfureuse de Manara pour ses oeuvres érotiques (Le déclic, le parfum de l’invisible…). Déjà, on sent poindre dans les encrages précis du maître un certain penchant pour l’érotisme, bien que cet épisode demeure fort chaste. Aujourd’hui Giuseppe Bergman est réédité par les Humanos, comme l’ensemble de la série à paraître (9 tomes), toujours en noir et blanc.
