L'histoire :
Dans un futur lointain, très très lointain… Marcé est un agent de terrain chargé d’étudier l’annexion des civilisations archaïques à la gigantesque fédération humaine qui a colonisé l’univers. Actuellement, il est en mission sur une planète de sable organisée en société féodale. S’appuyant sur ses qualités athlétiques et son adresse au combat, il sauve lors d’une attaque sa collaboratrice Irina, prisonnière d’un cruel seigneur. De retour sur sa base orbitale à l’autre bout de la galaxie, il fait son rapport à son supérieur Cornélius. Ce dernier lui confie alors une nouvelle mission, sur la planète Almagiel, un monde sur le point d’être affranchi. Almagiel a ceci de particulier que le climat y est exécrable, mais permet la culture d’une plante aquatique aussi précieuse que l’or et très recherchée dans l’univers, la montbassie. Or, l’exploitation céréalière de cette plante dépend de richissimes propriétaires tyranniques, les mastres, qui ont réduit la population en esclavage. Les pauvres et les bagnards doivent alors extraire la montbassie dans des conditions de péril extrêmes. La mission de Marcé vise alors à échanger une aide au développement contre une abolition générale de l’esclavage. Pendant ce temps, Jatred et Irché, deux amis esclaves, extraient de la montbassie dans les marais putrides de la jungle d’Almagiel, lorsqu’ils sont attaqués par une redoutable et tentaculaire gouze…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Horlemonde est l’adaptation en BD d’une œuvre de Julia Verlanger, écrivain française contemporaine (décédée en 1985) qui a laissé à la postérité une bibliographie reconnue en matière de science-fiction. En accord avec la fondation qui gère son œuvre, les humanoïdes associés ont confié à Patrick Galliano le soin d’orchestrer le scénario de cette nouvelle série. On plonge dès lors dans une ambiance futuriste glauque et accablante à souhait, digne de la tradition des mondes ignobles promus par Métal hurlant/les Humanos. Aussi bien pour son atmosphère sordide que pour les injustices sociales qui y ont cours, ce monde high-tech et gluant rappellera aux amateurs de SF le décorum des Ames d’Helios... ou le célébrissime Dune. Côté visuel, Cédric Peyravernay, pour qui il s’agit du premier album dessiné, met en pratique tout le bien que ses professeurs ont pensé de son talent (il est sorti major de promo de l’école Emile Cohl de Lyon). Ses créatures sont fouillées et « exotiques » au possible, et ses décors organiques ou métalliques ultra détaillés, avec une grosse tendance à la surcharge ! Il est en effet difficile de respirer dans ces cases réalistes bien remplies – mais après tout, cela participe aussi du sentiment de suffocation voulu par les circonstances… Au regard de ce contexte âcre et si éloigné de nos charentaises, le scénario a la bonne idée de rester linéaire et parfaitement explicite. Galliano expose « simplement » les personnages, leurs caractères, leurs missions… et leurs destinés croisées semblent d’ores et déjà se dessiner. Espérons donc que cette aventure trouve à nous surprendre dans son déroulement à venir, car pour le moment, cela ressemble à beaucoup d’autres quêtes initiatiques et histoires de rebellions-face-à-une-société-trop-trop-méchante…