L'histoire :
Sur un continent Antarctique libre de ses glaces, 12 000 ans avant notre ère… Après avoir fait assassiner son époux, le roi Abarugon Antarcidès, la première Dame Kaarla a installé son fils Rurik sur le trône et s’est assuré le pouvoir pour quelques décennies. Pour le préserver le plus longtemps possible, elle recherche toujours avidement le fils bâtard Jaemon, que feu son époux a eu avec une servante. Les années ont passées. Sur l’île de Khourg où il a été éduqué et aguerri en secret, Jaemon est maintenant un jeune homme prêt à devenir le rassembleur du royaume d’Antarcie. Il croit connaitre son histoire et s’est préparé toutes ces années à se venger. Mais il ignore encore qu’il est le descendant d’une lignée lointaine, celle des maîtres de l’Atlantide. Son mentor, l’énigmatique Sozer, l’envoie alors accomplir son destin, seul. Il repasse par Carnghill, où il vécu les plus heureuses années de son enfance, aux côté de Donn, son grand-père d’adoption. Puis il continue jusqu’à la ville fortifiée de Sobotha, où le roi Erwig est assiégé par les armées de Rurik. Jaemon se présente à son demi-frère, comme messager. Rurik remarque alors une curieuse ressemblance et lui propose de charger à ses côtés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alain Paris poursuit l’adaptation en BD de son cycle des Chroniques d’Antarcie, publié dans les années 80 (éditions du Fleuve Noir), aux côtés du talentueux dessinateur Val (Valerian Taramon). Dans son édition originale de 2007, cette série s'appelait Antarcidès. Pour le décor, imaginez-vous un mix de la Rome Antique, des invasions barbares et de l’imagerie issue du mythe de l’Atlantide. On n’est donc pas pleinement dans une ambiance d’Heroïc-fantasy, malgré l’existence de méduses géantes et une petite part de magie qu’il reste encore à approfondir. On pense bien sûr à Thorgal (un guerrier qui vient du froid, à la destinée supérieure), mais Antarcidès / Jaemon n’a rien d’un plagia. Cette histoire, qui prend ses sources dans l’origine de l’énigmatique carte de Piri Reis (un mystère très piquant…), rejoint dans ce second volet le mythe de l’Atlantide. En revanche, le destin du jeune Jaemon, aux allures de tragédie grecque, s’écoule ici de manière moins limpide que sur le premier tome. En effet, l’ambigüité du personnage de Sozer se frotte à la nébulosité de ses desseins. Ses pouvoirs magiques lui permettant de changer de faciès, il n’est pas toujours évident de savoir qui est qui… et le dessin de Val n’aide pas spécifiquement la chose. En revanche, le dessinateur est nettement plus brillant pour mettre en relief les séquences musclées (dont une bataille finale saisissante) ou les larges paysages d’Antarcie, un continent peu à peu gagné par la mort blanche…
