L'histoire :
Douze mille ans avant notre ère, le continent Antarctique connaissait l’apogée d’une civilisation à la fois barbare et raffinée. A la tête du royaume d’Antarcie, le cruel roi Abarugon a donné un fils bâtard, Jaemon, à l’une de ses servantes. Soucieuse d’assurer la descendance du trône à son fils légitime Rurik, Kaarla, première dame du royaume, décide de faire supprimer Jaemon encore bébé. Mais un homme, Sozer, évente le complot et emporte l’enfant tandis que la mère est assassinée des mains même de Kaarla. Dans le plus grand secret, Sozer confie l’enfant au clan de la fosse, dans un village reculé du royaume. La perfide Kaarla échafaude alors un plan machiavélique avec l’aide d’une poignée de traîtres ralliés à sa cause. Un pseudo messager du royaume voisin de Valusie fait une requête publique au roi pour qu’il mette définitivement fin aux exactions de pillards violant la frontière commune. Encouragé et manipulé par son épouse, le roi envoie une solide expédition mâter les soi-disant rebelles. Ce mensonge éloigne un fidèle du roi, le duc Axanador, qui prend la tête d’une armée pour décimer le village de Jaemon, tandis qu’Abarugon est tout simplement assassiné par un homme de Kaarla au cours d’une partie de chasse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Renommée Jaemon, cette série a été originellement publiée par les Humanos en 2005 sous le titre Antarcidès. Il s'agit strictement des mêmes planches de BD, auxquelles une nouvelle colorisation, sombre et confuse, par un studio chinois, n'apporte pas grand-chose de plus... bien au contraire. Mais revenons au cœur de l'histoire. Pour sa deuxième incursion dans le monde de la BD (après Galata, un polar historique chez le même éditeur), Alain Paris ancre son récit dans une époque « pré-préhistorique », bien loin des habituels dinosaures ou civilisations antiques. Ni véritablement historique, ni encore pleinement heroïc-fantasy, le récit se situe quelque part entre nos invasions barbares et la légende de l’Atlantide. Le choix d’un continent Antarctique tout récemment menacé par « la mort blanche » mais encore libre de ses glaces est pour le moins original et fonctionne parfaitement. L’intrigue en elle-même, bâtie autour des manigances politiques d’une femme, est véritablement passionnante. Un soin particulier a été apporté aux dialogues et à la narration, ce qui n’a rien de surprenant lorsqu’on sait que Parris est avant tout romancier, avec au moins une cinquantaine de livres à son actif. Au dessin, avec un prénom prédestiné à faire de la BD, Valerian Taramon (renommé « Val » pour la réédition) réalise ici son premier album. Son trait et l’usage de nombreuses techniques graphiques font déjà montre d’une certaine maîtrise et d’une belle maturité. Une série prometteuse, à découvrir.