L'histoire :
En 1917, le Seeadler, le voilier « pirate » du commandant allemand Hugo Von Krüger, qui coule les navires marchands pour gêner le ravitaillement allié, a été identifié par la marine anglaise. Le cuirassé Avenger s’est mis en chasse et son capitaine a fait de sa neutralisation une question d’honneur. A bord du Seeadler, se trouve désormais la belle chilienne Pénélope de Luyne, qui est tombée définitivement amoureuse de ce bel officier gentleman et a choisi de poursuivre son destin à ses côtés. Acculé, Von Krüger tente alors de rallier l’océan Pacifique, en passant au sud du Cap Horn. Mais les conditions météorologiques sont terribles et le Seeadler affronte des tempêtes de neige. Il se déporte plus au sud pour tenter de réussir à passer sous le continent, et se retrouve à devoir dangereusement zigzaguer entre les icebergs dans la brume. C’est pourtant grâce à ces blocs de glace colossaux qu’il se débarrasse de son poursuivant. L’Avenger se retrouve en effet pris en tenaille par deux icebergs, et l’un d’eux s’écroule sur lui. Le Seeadler rejoint enfin le Pacifique, où il attaque un cargo américain. Avant de le couler, il fait monter son équipage à son bord, parmi lesquels se trouve le célèbre photographe Johnny Carver…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome referme une aventure maritime de guerre quasi authentique, car inspirée de la vie du commandant allemand Felix von Luckner, alias le « dernier corsaire ». Durant la première guerre mondiale, son voilier Seeadler a en effet coulé 17 navires marchands, avant de se retrouver échoué sur un atoll du Pacifique en raison d’un tsunami. C’est précisément cette fin de gloire que nous suivons dans cette deuxième partie de diptyque, en compagnie du couple romantique formé par la belle Pénélope de Luynes et le commandant rebaptisé Hugo von Krüger – pour se donner un maximum de libertés héroïques avec la vérité historique. Après la course-poursuite engagée par l’Avenger, on assiste bel et bien à cet échouage insolite (mais vrai) et à l’édification de villages militaires et prisonniers sur l’île exotique des naufragés, tandis que Krüger tente de rallier les Fidji à bord d’une barque arrangée. Cette histoire imaginée et dessinée selon une griffe réaliste homogène et maîtrisée (à défaut d’être originale) par l’italien Enea Riboldi est habilement scénarisée pour le format BD par l’expérimenté Philippe Thirault. L’Aventure avec un grand A est au rendez-vous, le Romantisme avec un grand R également ; et pour peu qu’on s’intéresse à la trame authentique de l’Histoire, on en apprend sur le front maritime de la première guerre mondiale (ex : l’usage apparemment archaïque d’un voilier permettait de s’affranchir des ravitaillements en charbon).
