L'histoire :
En pleine canicule, un homme un peu paumé déambule dans la rue. Il entre chez un épicier et prend de la limonade pour sa mère. L’épicier refuse : il ne fait plus crédit, plus pour lui en tous cas. Apathique, et visiblement déconnecté de la réalité, l’homme insiste, et l’affaire se termine mal. Les flics l’embarquent. Pendant ce temps, sa mère déshydratée succombe à la soif. En un temps record, le propriétaire de son appartement fait appel à un brocanteur pour se rembourser des loyers en retard. Simon et Rebecca, deux jeunes antiquaires, récupèrent le fourbi, dont il n’y a pas grand-chose à tirer. A part peut-être cette curieuse boîte à photos, au fond de laquelle ils trouvent un reliquaire emballé dans du papier journal. Quand ils ouvrent celui-ci, ils découvrent un crâne orné de bijoux mérovingiens. Ils font alors appel à un spécialiste pour une expertise de l’objet. Ce sera Ernst-Lazare, spécialisé dans les momies et les trucs morbides, qui demandera une analyse ADN du crane et d’un cheveu. Pendant ce temps, l’homme relâché par la police erre en compagnie de clochards, avec de curieux souvenirs qui lui reviennent en mémoire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au cœur de cette nouvelle série, on retrouve le trio de héros antiquaires déjà présents dans le diptyque Pas de chance, édité en noir et blanc dans la collection Tohu-Bohu des mêmes Humanos. Cette Association de cas particuliers nous invite d’entrée de jeu dans une intrigue pour le moins énigmatique. Un homme de néanderthal pourtant contemporain, trois jeunes blondes hardeuses-flingueuses, un reliquaire indéterminé… Ça, pour être particulier, ce premier épisode est très particulier ! Philippe Riche joue avec les séquences comme avec des morceaux de puzzle, sur un mode narratif et un rythme très maîtrisés. A l’aide de savantes transitions, on bascule tantôt en 1910, tantôt à l’époque de la lèpre noire… On a tout d’abord du mal à déterminer le genre exact de cette nouvelle série. Pourtant, plus on avance, plus on se pique au jeu, et lorsqu’on est enfin totalement accrocs… l’auteur nous donne rendez-vous dans le second tome. Bien joué ! Dommage peut-être que la colorisation soit un peu fade, ou que les finitions du dessin ne soient pas toutes du même acabit… Car pour le reste, le suspens de cette entrée en matière fonctionne carrément bien. Rargh… vite, la suite !