L'histoire :
Quelques mois après une mystérieuse catastrophe apocalyptique, quelques familles survivent en paix sur l’île de Porquerolles. Mais des pillards débarquent parfois du continent et ils font preuve d’une sauvagerie croissante. Or les munitions viennent à manquer… Un jour, la famille d’Hélène en pâtit gravement. Son père est tué, sa petite sœur enlevée. Hélène parvient à s’enfuir. On retrouve la jeune femme trois mois plus tard, en train de se laver, seule, dans un étang aux abords d’une autoroute en ruine du sud de la France. Deux brutes sont sur le point de la violer, mais un vagabond costaud intervient juste à temps et tue les assaillants à coups de couteau. Quasiment muet, il parvient juste à se présenter : Mo. Reconnaissante et consciente de son potentiel protecteur, Hélène décide de se faire accompagner par Mo dans son errance. Quelques jours plus tard, ils sont amants. Hélène lui avoue alors son unique objectif : remonter le long de l’autoroute du sud jusque Paris, où se trouve vraisemblablement sa petite sœur enlevée. Mais Mo n’a pas l’air convaincu par cet objectif. Ils rencontrent alors un autre vagabond prénommé Jin. Celui-ci reste bienveillant et plus causant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette trilogie prévue, le scénariste Mathieu Masmondet nous immerge dans une libre adaptation et une modernisation de L’Autoroute sauvage, un roman d’anticipation écrit dans les années 70 par Julia Verlanger. Le contexte est classique, façon Mad Max : une mystérieuse « grande catastrophe » a ruiné la Terre et plongé la civilisation humaine dans une régression barbare. Sur sa cause, on nous promet d’en révéler plus au tome 3, mais aussi que la version bactérienne proposée par le roman originel sera réformée. Logiquement, étant donné le registre, les héros ne sont pas pléthoriques : primo, une jeune femme avec un inaltérable objectif : remonter sur Paris pour retrouver sa petite sœur. Deuxio, un costaud protecteur et extrêmement peu volubile (mais ni crétin, ni véritablement muet). Quelques autres larrons, majoritairement antipathiques et agressifs, jonchent également leur road-trip post-apocalyptique tout au long de l’autoroute du sud. Il n’y a vraisemblablement pas mieux que ce tracé qui se désagrège, pour ne pas perdre le nord… Le stress est permanent, l’ambiance décliniste prégnante, et leur contraste avec l’humanisme du tandem de héros renforce l’attachement qu’on leur porte. Le dessin du chinois Zhang Xiaoyu, dont on avait déjà profité du talent à travers Crusades, se met au diapason de ce futur peu enviable, offrant de magnifiques paysages décharnés et des scènes d’action giclantes à souhait…