L'histoire :
Joe est un petit garçon solitaire. Il passe ses journées avec son amie Béa. Heureusement qu’elle est là ! Car il ne voit pas très souvent l’autre personne qu’il aime, son père. Ce dernier travaille beaucoup. Mais il l’aime vraiment, à sa façon bien sûr, bien qu’il soit un peu absent. Joe a cependant l’impression qu’il n’en a rien à faire de lui et de ce qui lui arrive. Il se renferme alors un peu plus chaque jour sur lui-même. Il en finit même par rejeter durement l’affection de son papa, affection à laquelle il ne croit plus. Petit à petit, Joe se métamorphose alors en monstre. Il devient un homme / vampire / chauve souris. Mais, grâce à Béa et à l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, peut-être redeviendra t-il finalement humain ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’histoire de Joe est une aventure poétique et fortement symbolique sur l’amour, la solitude, la jeunesse. A force de déception, le petit héros de O.G. Boiscommun, à la fois scénariste, dessinateur et « coloriste » (si l’on peut dire, concernant un album en noir/gris/blanc), se renferme sur lui-même et se marginalise. Cela prend la forme concrète du monstre qu’il devient et la transformation est proportionnelle à la solitude dans laquelle il s’enferme. Heureusement, il existe un remède à l’exclusion : l’amour ! Ce one shot a cependant le défaut de se lire très (trop) vite et une quinzaine de minutes suffit à le découvrir. Du coup, il n’en reste pas grand-chose quelques temps après sa lecture. Le dessin de l’auteur est toujours magnifique, en tous points communs à ce qu’il a déjà fait sur le livre de Sam, le livre de Jack ou Anges. Une particularité notable cependant : l’album est en noir et blanc, avec une multitude de niveaux de gris. Dans un style assez naïf et très dépouillé, il nous fait ressentir le malaise et la solitude du petit garçon. Une réussite manquée à un cheveu près.