L'histoire :
Kesley Fontine, ancien agent du service des enquêtes, est mort. Son hologramme s’adresse ainsi aux habitants de l’Infini, ses co-génères, et les met en garde contre Sanji, un jeune homme dont le rayonnement à neutrons de son connecteur suffirait à tuer près d’un million de personnes à un rayon de quelques kilomètres autour de lui. Le « grand méchant » s’appelle Rémy Delacorte, un homme d’affaires dont les agissements coupables – en faveur des naissances illégales – ont mis le fragile équilibre de l’écosystème en danger. Ce million de personnes, il faudra bien qu’il meurt… Fontine est mort mais Jean ne l’entend pas ainsi. Bravant le rayon des forces de répression, elle protège le corps de son bien aimé. Survient à temps Nautile. Expédiant le problème des « poulets », l’urgence est maintenant de sauver ce qui peut l’être encore. Car si Fontine est mort, sa cervelle ne l’est pas encore tout à fait. De fait, donc, il n’est pas encore vraiment mort. Sauf que sans oxygène depuis trop de minutes, sa cervelle va finir par flancher. Voilà donc Nautile, Jean et le « presque clamsé » qui gagnent les appartements de Kwitmer, un as de la transplantation organique. Le zozo est tout aussi expert que fada. Habillé d’un costume d’opérette, il parvient cependant à retrouver une tête dupliquée du patient. Reste à savoir si ses souvenirs sont toujours en ordre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En dépit d’un scénario complexe – voire retors – la bonne introduction des débuts permettra à tout un chacun, qu’il ait pris ou non le train des deux premiers volets, de s’y retrouver en cette fin de trilogie explosive. Bien sûr, il vaut mieux avoir lu l’avant, mais en quelques bulles l’important est résumé, du personnage principal, de ses amis, son ennemi et de quoi il en retourne. Le hic est qu’il est mort. Oui, le héros meurt d’entrée ! Mais ne refermez pas l’album pour autant car l’Infini est une série qui réserve bien des surprises et joue au chat et à la souris avec son lecteur. Comme tout bon titre de SF, l’Infini est ambitieux. A sa seule lecture, on le savait déjà. On y traite de vie, de mort, de survie du monde, d’amour et de haine, de vengeance, de descendance… d’avenir quoi. L’avenir intéresse et fait écrire. Sauf qu’ici l’idée de départ fut « mémorable » (bien qu’entrevue ailleurs, dernièrement chez Spielberg par exemple). Organic Transfer. Le transplant de la mémoire personnelle d’un sujet à un autre. L’occasion de revisiter l’œuvre de manière nouvelle et d’en explorer les multiples arcanes fuyants. Des développements intéressants donc, et quelques règles d’interdit venant crédibiliser l’ensemble. Par ailleurs, si le format d’édition est franco-belge, le contenu ne saurait tromper : du comics pour sûr. Tout du dessin offrant la part belle aux personnages (plutôt qu’au détail et décor négligés) à la narration entrecoupant action et scènes bavardes, nous le rappelle. L’exercice est efficace et la conclusion ouverte. Un bon moment de lecture, prenant et distrayant. On y reviendra une autre fois, histoire d’être sûrs d’avoir tout compris de cette « citadelle de l’Infini ».