L'histoire :
A Rome au début du XIXe siècle, Giovanni Battista Mori, bourreau de profession, poursuit une double enquête. D’une part, Julie, la fille du major Alybert a été kidnappée avec Teresa sa servante par des bandits qui demandent une rançon exubérante. A leur tête, le père Loup est une vieille connaissance de Mori, qui va même parlementer avec lui dans son repaire. Ce dernier lui montre alors la dépouille de la jeune femme et assure au bourreau qu’il l’a trouvée sur un chemin, déjà morte. D’autre part, le major Alybert a été assassiné par Proietti, un jeune homme de bonne famille, qui fait face à ses responsabilités. Arrêté et condamné à mort, Proietti reste muet sur ses motivations. Aux yeux de Mori, qui cherche à comprendre son geste, il fait néanmoins plus figure de victime que de coupable. C’est alors qu’à lissu de l’enterrement du major, une mystérieuse dame en noir tend un carnet au bourreau. Il s’agit du carnet intime de Julie, qui le met sur la piste de Lorenzo, le domestique de la maison Alybert. Ce dernier intervient en effet à chaque étape de la « disparition » de la jeune femme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
(…suite de la fiche du tome 1) L’enquête que l’on suit alors se révèle habile et superbement rythmé. Le scénario de Francesco Artibani a le mérite d’éviter les clichés, en commençant par un coup de théâtre : le père éploré se fait immédiatement assassiner. Le scénariste brouille ensuite les pistes (le brigand se révèle un faux kidnappeur mais un vrai illuminé…), mais le déroulé de l’enquête demeure limpide de bout en bout, formant un tout parfaitement cohérent et palpitant. Enfin, même si tout finit par être expliqué, le récit laisse une large part à l’imaginaire et son dénouement est loin d’être manichéen (les innocents sont punis ; le sort des vrais coupables reste mystérieux). Côté graphisme, à première vue, le dessin d’Ivo Milazzo peur sembler indistinct, voire même sur certaines cases, dilettante. Pour en juger, il suffit de regarder les couvertures, qui n’ont pas fait l’objet d’effort particulier question finitions, comme cela est le cas sur la plupart des albums modernes. C’est un fait : l’artiste dessine vite et ça se voit. Son dessin est en revanche toujours parfaitement équilibré dans les cases : pas une erreur de perspective, pas une seule proportion douteuse. De même, la gestion des ombres et de la lumière est parfaitement maîtrisée et le lecteur fait très vite abstraction de ce style graphique « mal dégrossi » pour se passionner pour le contenu, véritablement enthousiasmant.