L'histoire :
En mars 1918, après être parvenu à l’indépendance de la commune libre de Gouliaï-Polié, Makhno cultive son lopin de terre aux côtés de sa compagne Galina. Il reçoit alors la visite de Piotr Archinov, un libertaire russe, qui l’avertit qu’il lui faut reprendre les armes. En effet, les bolcheviks ont signé un traité de paix avec leurs voisins et celui-ci livre littéralement l’Ukraine aux austro-allemands. En mai, un nouveau front guerrier est donc ouvert pour Makhno et ses hommes, mais les allemands sont bien trop puissants et armés. Plutôt que d’attaquer frontalement, ce qui reviendrait à un massacre, Makhno décide d’adapter une technique digne du cosaque qu’il est. Son armée se sépare et constitue une multitude de petits groupes, qui frappent tour à tour ponctuellement l’ennemi. Gouliaï-Polié est donc abandonnée, et le gros Daniel Vynnitchenko peut ainsi récupérer sa propriété. Il se venge aussitôt en faisant fusiller son intendant, qui avait été le premier à lâcher son fusil, quelques mois plus tôt. Les allemands s’installent, mais ils sont sans cesse houspillés par les cosaques. Un jour, Makhno lance une offensive quelque peu téméraire sur le lieu du commandement en chef austro-allemand. Ses troupes sont sur le point de se faire décimer, lorsqu’ils reçoivent l’aide massive d’un allié providentiel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On retient de la révolution bolchevik les grands noms des russes Lénine, Staline, Trotski… Mais l’Ukraine aussi a eu son révolutionnaire libertaire charismatique : Makhno. Et sans le scénariste Philippe Thirault, vous passiez complètement à côté ! De son vrai nom Nestor Ivanovitch Miknienko, Makhno a soulevé les foules, unifié les paysans, qui s’engageaient à ses côtés pour l’avènement de la juste répartition des terres, du travail et des richesses. Comme pour les autres, son désir d’utopie n’a hélas pas survécu à l’épreuve des ambitions politiques et de la cupidité humaine. Ce second volet poursuit et conclut une biographie légèrement romancée. Pour les crayons experts, encrés et réalistes de Roberto Zaghi, Thirault souligne l’ambition jusqu’auboutiste, le charisme de l’homme, son utopie libertaire, qui passe par le partage d’à peu près tout : les terres, les richesses mais aussi les femmes. Toujours ancré par la séquence en flashforward du dernier jour de Makho, à Vincennes, en 1934, les auteurs mettent en scène successivement les nombreuses batailles de cette armée populaire. La révolution ukrainienne aura sans doute eu un peu trop de fronts à livrer pour pouvoir s’en sortir. A la fois contre les armées blanches tsaristes, les rouges bolcheviks, mais aussi les envahisseurs austro-allemands… Sans oublier les amis qui se retournent contre vous et cherchent à vous assassiner, ce qui semblait être une spécialité locale.