L'histoire :
Agon est le meilleur guerrier de son village. Hélas, il n'a pas pu remplir à temps la mission qui lui était confiée : ramener la tête du Xaba-har, pour l'offrir à Madorak, le Dieu de la mort. Afin d'apaiser la soif de sang de Madorak, l'âme d’Aldara, bien-aimée d'Agon, a été sacrifiée. Agon consacre donc désormais tout son être à la faire revenir du royaume des morts. Dans sa quête, il est accompagné de Beluch, un homme-lion aux origines douteuses, et de Hattia, une jeune femme démoniaque qu'il maintient sous son contrôle grâce au pouvoir d'un bracelet magique. Celle-ci connaît la porte du royaume de Madorak, ce qui sera donc utile. La petite troupe est complétée par le magicien Barmurabi, qui a la charge de garder le corps d'Aldara, dont l'âme est toujours prisonnière de Madorak. Les quatre héros se rendent alors à Troccodia, où ils espèrent remporter un trophée, qui leur permettrait de négocier avec les voyageurs de la ville de Sincretia. En ce dernier lieu, il existe un pont avec le monde des Dieux. Agon pourrait l'emprunter pour tenter sa chance au royaume des morts, afin de délivrer l'âme d'Aldara des mains de Madorak…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les espagnols Carlos Portela et Das Pastoras revisitent le mythe d'Orphée et d'Eurydice dans un univers très fouillé, aussi bien graphiquement que narrativement. Or, c'est un peu sur ce dernier aspect que ça coince. Le récit est très dense et pas toujours bien équilibré. À la première lecture, on a du mal à distinguer les clés de l'histoire des éléments plus décoratifs de la narration. Du coup, on ne s'attache pas tellement aux personnages, trop occupé que l’on est à essayer de comprendre où ils vont et pourquoi. L'apparition à quasiment chaque double page, d'un nom saugrenu correspondant à tel démon ou tel talisman, n'aide pas franchement à assimiler le tout. De plus, certains dialogues sont un peu téléphonés, et on se demande parfois si les personnages parlent entre eux ou dans le vide. Peut-être cela vient-il de la traduction ? En revanche, le dessin est très appliqué en particulier au niveau du trait et des décors, soignés. Das Pastoras, également à la besogne sur Castaka, confirme un travail sur les couleurs vraiment intéressant. Mais la richesse de ce dessin ne sert pas non plus la clarté du récit. Ne doutons pas néanmoins que certains adoreront…