L'histoire :
Michel rend visite, avec sa nouvelle veste en latex noir, à sa nouvelle copine Corinne, qui vit en appartement avec un python, Monty. Il jette sa veste sur le canapé, libère Monty de son vivarium pour le faire « gambader » et s’installe avec Corinne devant la télé. Quand il s’agit de partir, il s’aperçoit que Monty a avalé la veste ! Ils consultent d’urgence un vétérinaire, qui leur annonce très inquiet, que si par chance le python survit à la nuit, il faudra l’opérer chez un spécialiste. De retour chez eux, Monty se meurt et Corinne est catastrophée. Elle se décide alors à avouer à Michel l’incroyable pouvoir qui est le sien et qu’elle s’était pourtant promis d’oublier à tout jamais. Elle est une passe-murailles, c'est-à-dire que son corps à la faculté de passer au travers des objets vivants ou inertes. Michel n’en revient pas lorsque, tenant Monty verticalement, il assiste à cette scène étrange : Corinne passant au travers de Monty, enfilant petit à petit la veste en latex pour la faire sortir et sauver Monty ! Quelques temps plus tard, alors que le python récidive en avalant à nouveau la veste de Michel, c’est alors un string qui n’est pas le sien que Corinne récupère dans le ventre de Monty…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même si le pouvoir de traverser les choses demeure le sujet central de la série, le caractère fantastique n’est finalement que très anecdotique et surtout, absolument pas spectaculaire. Le but de ces 4 nouvelles historiettes concoctées par Jean-Luc Cornette est ailleurs. Comme pour le premier volume, l’atypique scénariste livre à nouveau des dialogues contemporains à la fois d’une grande justesse et faisant preuve d’un humour très fin. A chaque fois, les décors sont ceux de tous les jours, les protagonistes sont absolument normaux… Bref, l’ossature de cet univers est celui de la chronique sociale, avec un réalisme incroyable. C’est bien simple (et c’est sans doute le but recherché par les auteurs) : au sortir de l’album, on finit par penser qu’il existe réellement des passe-murailles dans la vie, et que cela peut s’avérer rudement pratique… En outre, petit à petit on finit par s’attacher à ces personnages. Cette fois, Corinne apparaît dans 3 des 4 histoires présentées (voir résumé + sa tragique anecdote enfantine + un second rôle dans la dernière). Sur un style graphique moderne s’inscrivant résolument dans la nouvelle vague du 9e art franco-belge, Stéphane Oiry parvient tout aussi habilement à insuffler ce « réalisme social » dans ses cases. Cela se fait à l’aide d’infimes détails, pourtant bienvenus : une déco d’intérieur, des arrières plans qu’on ne voit d’ordinaire jamais, mais qui peuplent pourtant notre quotidien (la poubelle à descendre, la lampe sans abat-jour, la multiprise…). Une série originale qui mériterait d’être plus connue !