L'histoire :
Soirée Diapos : Christian et Françoise sont invités à dîner chez Benoît et Paula. Christian redoute la soirée, car elle se termine chaque année par une barbante séance de diapos. Il a pourtant cette fois l’occasion de se divertir en utilisant son extraordinaire pouvoir de « passe muraille ». Lorsque Benoît s’étrangle avec un noyau de datte, hop, il passe la main à travers de sa gorge…
Macho Man : Odile et Patrice profitent de l’absence de leurs moitiés respectives, pour se faire un restau entre amis. Mais Patrice place rapidement ses intentions sous la ceinture. Il enivre Odile de bon vin, dans l’optique de la voir atterrir dans son lit. Heureusement, Odile a un pouvoir de passe muraille…
Le gratin dauphinois : Au supermarché, Loïc croise Estelle, l’assistante un peu coincée de son collègue. Radicalement sous le charme, il ne vit dès lors plus que pour la séduire. Un soir, il se fait inviter pour un gratin dauphinois, recette pour laquelle elle est un véritable cordon bleu. Semaine après semaine, il finit par abuser de son pouvoir de passe muraille pour épier Estelle à travers les murs de son appartement. Jusqu’à se faire surprendre une nuit, au beau milieu de sa chambre…
Cul de sac : Rudement pratique d’éviter le racket, lorsqu’on est un passe muraille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme souvent chez Jean-Luc Cornette, voilà une idée de scénario bien atypique. Quatre histoires courtes et indépendantes nous présentent à chaque fois le même pouvoir détenu par un des personnages : celui de traverser la matière. Là où nombre de scénaristes nous auraient emmené dans une aventure rebondissante avec force courses poursuites pour la maîtrise de ce pouvoir, Cornette place ses intrigues dans notre vie de tous les jours. Nous assistons donc à une banale soirée diapos entre amis, à une drague lourdingue, à une histoire d’amour lambda entre collègues de bureau et à une minable tentative de racket de rue. Voilà, ça ne va pas chercher plus loin. Alors, certes, mais pourquoi donc ? Simplement parce que c’est le style Cornette. Toutes en finesse, mais sans être totalement palpitantes non plus, ces 4 histoires se laissent suivre sans déplaisir. On aurait tout de même aimé que ce pouvoir sympatoche donne lieu à une véritable aventure. Tout aussi gentillet, le dessin de Stéphane Oiry (rédac chef adjoint de la nouvelle revue Capsule cosmique) entre en concurrence avec le style moderne des « poisson pilote » (la collection de Dargaud spécialisée dans ce type de récit au graphisme résolument contemporain). Moyennement convaincant…