L'histoire :
L’interminable périple du technopère Albino et de sa troupe d’un demi-million de fidèles pan-techno, touche à son terme. Une planète habitable est en vue de leur vaisseau. La terre promise semble effectivement être à la hauteur du voyage, à un petit bémol près : Albino ne peut sortir de l’astronef. En effet, il n’est plus un être réel, il n’est plus qu’une entité virtuelle, et les lois physiques qui régissent ce monde ne sont pas faites pour lui. Il abandonne donc ses ouailles et reste méditer jusqu’à la nuit des temps au sein du vaisseau déserté. Pendant ce temps, à l’extérieur, la communauté pan-techno explore la planète. Après avoir déclenché l’attaque d’un monstre géant en tirant sur un bête levier, ils tombent sur une forêt de stalagmites infranchissables. Usant de leurs pouvoirs psy, les enfants Gatta et Oro écartent les flots d’un fleuve pour faire passer la troupe en controunant les stalagmites. Ils arrivent enfin sur un territoire paradisiaque. Mais c’est sans compter sur la présence de particules immatérielles qui leur infligent une nouvelle épreuve : chacun doit combattre son double le plus détestable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Enfin ! Alessandro Jodorowsky met un point final à cette série dont la structure narrative commençait à devenir franchement barbante. Inventifs et insolites, les technopères ne resteront pas parmi les meilleures œuvres de Jodo’ (il faut lire l’incal !). Pas d’explication ou de conclusion démentielle pour ce qui ressemble au terme de ces 8 épisodes, à la quête de Moïse déclinée à l’échelle intergalactique et technoïde. A la recherche de la galaxie promise, la clique de personnages bizarres aura affronté moult épreuves biscornues (ils auront même écarté les eaux pour la seconde fois), empilées bout à bout de façon très linéaire, à la manière des récits homériques. Après quelques derniers rebondissements hétéroclites (c’est la marque de fabrique Jodorowsky), une fois n’est pas coutume, l’auteur livre un happy-end étrangement douceâtre ! Il y a même une morale (science sans conscience…), un peu terne au regard des aventures démentielles vécues par le patriarche Albino. Bref, le manque de surprises finales est une surprise. Aux paléo-crayons, Zoran Janjetov conclue la série dans la même veine que les précédents volets : des cases géantes, un style léché et froid, souvent emphatique, mettant en scène des personnages volontairement déshumanisés. Cette conclusion permettra néanmoins peut-être à Fred Beltran, le paléo-coloriste, de mettre les bouchées double sur l’autre techno-série réalisée (en 3D) avec Jodo’, la (sans doute) plus prometteuse Megalex.