L'histoire :
En février 1941, dans la région de Mandalay en Birmanie. Les tensions entre les nationalistes birmans et les colons britanniques ont abouti à la répression sanglante d’innocents étudiants. A l’origine de la fourberie, le gouverneur Waters voit ses fils divisés : Alex, étudiant, a pris fait et cause pour les indépendantistes, tandis que son jumeau Lance, lieutenant dans l’armée, a fait appliquer l’ordre d’exécution. Dans ces circonstances dramatiques, le gouverneur a néanmoins accepté qu’Alex, condamné par la fièvre jaune, soit soigné par un autochtone. En sauvant le fils du gouverneur, le guérisseur Leng, a alors trouvé le moyen de venger son peuple. Détenteur du redoutable secret des « miroirs de l’ombre », il a appliqué sur Alex un puissant rituel dans un temple troglodyte. Dès lors, Alex est détenteur d’un terrifiant pouvoir de feu et de glace et la région entière est la proie de phénomènes surnaturels démentiels. Des « assurichés », des créatures monstrueuses qui s’apparentent à des zombies, errent dans la jungle ; d’autres, les shawns, ressemblant à des démons ailés, s’attaquent aux « occupants » anglais. Réfugié dans le maquis, Alex organise la rébellion aux côtés de Leng, forcé d’obéir à cette force qui est en lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le réveil d’une force démoniaque détenue depuis des millénaires dans un temple souterrain, le premier volet de cette série mettait en place une intrigue fantastique relativement proche de Sanctuaire ou Prophet. Au passage, Philippe Thirault fustigeait l’expansionnisme britannique et attribuait au récit des accents de tragédie grecque. Après cet épisode d’exposition, voici donc un épisode de transition, qui voit la première confrontation entre les jumeaux, tourner à l’avantage d’Alex. C’est relativement commode pour lui : le jeune homme maîtrise à présent les éléments, au point de provoquer des averses de grêlons en forme de pointes ou de geler toute un coin de pampa d’un simple mouvement de bras. Si ces pouvoirs paraissent relativement conventionnels au regard de la production fantastique « standard », les évènements démoniaques suscitent quant à eux véritablement l’effroi (les shawns, ou les insectes qui sortent des officiers…). A part cela, il ne faut pas en attendre beaucoup plus de ce second volet qui n’emballe toujours pas complètement. Peut-être est-ce du aux personnages moyennement attachants ? Sans doute le dessin réaliste, assez « froid » et fortement encré, ne les met-il pas suffisamment en valeur ? Toutes dessinées par Butch Guice, certaines planches sont encrées par Mike Perkins, d’autres par Guice lui-même, dans un décrescendo qualitatif désolant. Certaines cases paraissent en effet vite expédiées (cf haut de la p.47, plus proche du « rough » que du dessin fignolé). Restent deux tomes pour se rattraper, au cours desquels interviendra certainement la dualité qui sommeille en Alex…