L'histoire :
Au XVIe siècle en Birmanie, l’érudit et sage Tran Sung est appelé par le roi mégalomane San Win pour une étude très particulière. Alors que des ouvriers étaient en train de bâtir, un luxueux palais à Mandalay à la gloire du monarque, une excavation antédiluvienne a été mise à jour. On a alors découvert des couloirs sculptés d’inscriptions et de scènes, donnant sur une crypte souterraine au fond de laquelle trônent trois énigmatiques miroirs géants. Après de nombreuses semaines d’analyses, Tran Sung comprend que ce temple est maléfique et que les miroirs peuvent conférer des pouvoirs prodigieux une fois qu’un rituel très particulier a été exécuté. Sur ses ordres, le sage se voit contraint de communiquer le rituel au cruel monarque et ce dernier absorbe les fantastiques pouvoirs. La nuit suivante, pour éviter que le monde ne sombre dans le chaos, le sage est contraint d’assassiner discrètement son roi. Il passe dès lors le reste de son existence à trouver un contre rituel, transmettant à sa descendance les secrets des miroirs. Cinq siècles plus tard, en 1940, la Birmanie est une colonie britannique. Les fils jumeaux du gouverneur de Mandalay s’opposent alors sur la conception de l’occupation du pays. Alex prend plutôt parti pour l’indépendance du peuple Birman, tandis que Lance a placé son destin entre les mains de l’armée britannique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Curieux scénariste que ce Philippe Thirault, capable d’écrire de fines chroniques sociales satyriques et jubilatoires (comme le récent Une épaisse couche de sentiments) que de produire des séries plus « spectaculaires », telles que ce Mandalay. Dans une veine « hollywoodienne », l’auteur est cette fois associé au dessinateur américain Butch Guice, qui ne réalise ici que les crayonnés, réalistes et élégants, comme il l’a déjà prouvé sur le diptyque Olympus (un voyage contemporain au cœur de la mythologie grecque). Les encrages et la colorisation, tous deux également très réussis, sont quant à eux respectivement confiés à Mike Perkins et Joëlle Comtois. Ce premier épisode se compose de deux parties bien distinctes. En guise de longue introduction en flashback, la première moitié nous présente 3 énigmatiques miroirs hérités d’une civilisation ancestrale, accordant le pouvoir du feu ou de la glace. Dans la seconde partie, ces pouvoirs phénoménaux se retrouvent entre les mains d’un anglais à la fin de l’époque coloniale, alors que les désirs d'indépendance chatouille les birmans. Un pouvoir maléfique entre les mains d’un vil expansionniste… une opposition fraternelle autour de la souveraineté d’un état colonial… deux frangins, dont la gémellité prendra certainement toute son importance dans les épisodes à venir… On sent frissonner comme un vent manichéen sur la série. Cette puissance ancestrale provenant d’un site archéologique et libéré à la face du monde, n’a du reste rien d’original pour l’instant (lire Sanctuaire, Prophet ou revoir le premier Indiana Jones). Mais il ne s’agit que d’un épisode d’exposition, sur 4 tomes prévus. Reste à voir où tout cela va nous mener…
