L'histoire :
Le petit Hieronimus est malmené par trois gredins de son village. Comme plaisanterie, quoi de mieux que de l'envoyer au fond d'un puits ? Mais au fond, Eolaf, un polichinelle malveillant, va lui proposer un pacte de vengeance. Cet échange d'identité va conduire le jeune gamin dans un monde de monstres, tandis que le « nouveau » Hieronimus va découvrir l'atelier de son père adoptif... Et dès lors, devenir lui-même un peintre génial et visionnaire.
Egypte ancienne. Aujourd'hui, un jeune dévot va pouvoir pénétrer le temple de Ra, à l'occasion du Patuamenap, moment où le Dieu du soleil accorde l'entrée à l'un de ses serviteurs. Un homme, qui n'a plus rien à perdre, s'avance, offrant sa vie, mais avec une idée ferme en tête. Se venger. Les épreuves qu'il va vivre et traverser dans ce temple vont-elles assouvir sa soif ?
Juin 1972, New Braunfels, Texas. Un jeune couple sort du palais de justice comme simple témoin, ayant assisté à la condamnation à la perpétuité, pour meurtre, d'un homme clamant son innocence. Or eux savent. Ils savent que sans témoin, leur (vrai) crime ne leur sera jamais reproché. A moins que sur la longue route qui les sépare de leur nouvelle vie, quelqu'un ou quelque chose ne souhaite appliquer sa propre vengeance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et si la lecture de bande dessinée en 2025 ne s'opérait plus qu'en anthologies de courts récits ? Telle est la nouvelle formule proposée par Métal hurlant depuis deux ans maintenant. Une thématique chaque trimestre et une trentaine d'auteurs pour assouvir l'appétit des amateurs de sensations fortes. Pas une série, non, mais un Digest coloré, nerveux et moderne, comme une multitude de petites doses de vitamines C pour sortir de la quiétude ou la tiédeur de son train-train quotidien. Oui, Métal hurlant peut être vu ainsi. Et c'est après tout bien agréable, vue la surproduction multimédia à laquelle chacun est confronté. On trouvera donc de tout dans ce volume 13, du Fantastique gothique de Thomas Bidauld dans Eolarf et Hieronimus, au drame vicieux post-apocalyptique de Ké Clero et Thot’s dans Viatinni, en passant par la vengeance ratée de Squash, par Koren Shadin, le retour de bâton improbable mais bien vu de Jerry Frissen et Afif Khaled dans Le loup qui gagne est celui que tu nourris, ou les essais d’hybridation de : Grenouilles chevauchant un serpent de Florian Breuil, dont on salue le récit anthropomorphique au dessin doux et agréable, comme celui de Matthew Sheean d’ailleurs dans Le Reliquat, réalisé en grandes cases aux couleurs chaudes. La vengeance a bon dos. En fait, il s'agit surtout de se rebeller contre la monotonie de nos vies, en allant chercher ailleurs des formes plus enthousiasmantes. On ne trouvera pas toute la diversité du média bande dessinée dans cette revue, mais déjà de quoi bien se questionner et rêver. Le propre de l'imaginaire, non ? Comme d’habitude, de beaux articles en sus ; sur le « Vigilante Movie », James Ellroy, une enquête sur le Cosy Crime, et les rubriques Cyberpunk, Le mange-disques et Vidéoclub, pour épicer cette belle recette.
