L'histoire :
En 1838, Dwight MacAllister, étudiant en médecine à Edimbourg, assiste à une expérience révolutionnaire menée par le célèbre professeur Laney : une transfusion de sang de veau dans le corps d’un forçat un peu trop violent. Mais à l’issu de la séance, au beau milieu des autres étudiants, MacAllister insulte Laney, clamant l’ineptie de cette pratique ! Et le lendemain, après avoir réglé de curieuse manière un duel au pistolet, il assassine le professeur dans son bureau ! Car en MacAllister, se terre un puissant démon, que les indiens d’’Amérique appelleront quelques années plus tard « Mille visages ». Celui-ci s’approprie en un instant les corps de ses victimes, et réveille parfois les morts pour s’en faire des disciples obéissants, apposant sur leurs épaules sa marque noire. D’Edimbourg, Mille Visages rejoindra Londres, puis le nouveau monde, et croisera la route de Frank Quinn, un jeune chirurgien qui comprendra la dangerosité de cette entité démoniaque. Vingt ans plus tard, Warren Quinn et William Forester, respectivement fils naturel et fils adoptif du docteur Quinn, s’allient pour lutter contre le démon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme pour les 3 précédents épisodes, Philippe Thirault entremêle séquences passées et présentes pour mieux tisser la toile de son western fantastique. Après être revenu sur les raisons de la possession du corps de Laney, ce quatrième et avant-dernier volet se concentre alors sur le pacte que lient les fils de Quinn pour combattre la bête démoniaque « Mille visage ». Thirault joue habilement avec toutes ces séquences, auxquelles il applique une narration subtile. A l’instar du démon, la voix-off change souvent de propriétaire, mais le récit reste limpide. Au dessin, Marc Malès livre une nouvelle fois des planches réalistes, aux encrages appuyés, étirant souvent les proportions ou mettant en scène des postures un peu emphatiques (ex : William et Warren en haut de la p.22), dans un style bien à lui. A de nombreuses reprises, les décors déformés amplifient les profondeurs, comme pour renforcer l’impression de malaise. Débutée dans une atmosphère un peu étrange, un peu molle, sans doute volontairement distante, la trame de la série se met donc patiemment en place, par bribes, et le dernier opus se fait à présent très désirer…