L'histoire :
Hiver 998 – Dans un de ses domaines, Hugues Capet, roi de Francie, est inquiet. Il soupçonne son conseiller Ansould de vouloir le duper en lui faisant commettre une monstrueuse erreur. Et cependant, impuissant et aculé, le roi se rend au discours du clerc puis se rend chez sa mie. Ce soir, il la fécondera. Comme promis, il sortira en sa compagnie après le coït et ils disparaîtront dans le faisceau de lumière verte généré par le changelin. Si tout se passe pour le mieux, deux jumeaux à la santé de fer naîtront qui assureront un futur glorieux au royaume face à l’Empire d’Otton le Germain… Quelques temps plus tard, sur les rives gelées du Danemark, Raedwald prend congé d’Olaf (cf. t. 3, L’haleine du diable) qui le confie à Cédric, le meilleur capitaine de vaisseau de la région. Charge à lui de conduire le Saxon et ses compagnons en Francie. Mais avant de partir, le marin souhaite soumettre au jugement du trafiquant un manuscrit écrit en latin. En fait de latin, Raedwald reconnaît de l’araméen, langue méconnue et usitée en Palestine, la Terre sainte. La chose est intéressante. Il se pourrait que le texte ne soit qu’une simple recette de cuisine, mais qui sait ? Arnulf, Rowena et Raedwald gagnent ainsi l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés où réside un moine fort savant en ce domaine. Le frère Gibson pourra alors exercer ses talents exceptionnels reçus du Créateur et traduire le parchemin qui débute ainsi : « les magiciens du matin, c’est ainsi que moi Jacob le Berger, je les ai nommés… »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne cherchez pas, il n’existe pas d’équivalent à Millénaire, mêlant univers moyenâgeux et un zest de fantastique, dans le monde de la bande dessinée. Du moins sur le continent européen, l’inspiration atlantiste des auteurs y étant sûrement pour beaucoup… Le dessin, toujours aussi scrupuleux et impeccable, encre des deux pieds le lecteur dans une âpre réalité faite de sang et de sueur. Le scénario sert une nouvelle intrigue composant entre vérités historiques (les personnages d’Otton, d’Hugues Capet, des lieux comme Paris ou l’abbaye de Saint-Germain-des-prés, des dates…) et événements fictifs, surnaturels. Ces derniers sont amenés intelligemment pour que, d’un coup d’un seul, en un éclair de couleur verte, nous soyons projetés vers des confins étoilés où la raison y perd son latin, avant de retomber patauger dans la boue. Le thème ici chéri tourne autour de la question du peuple prétendument déicide, un manuscrit remettant en cause la culpabilité juive. Un écho à une actualité encore et alors brûlante. Le trio créé avec l’arrivée récente de la sulfureuse Rowena est aussi sur la sellette tant il ne fait pas bon être femme à l’époque. Et puis, il faut en garder pour la suite. Si ce dernier opus est peut-être le plus « pépère » des quatre (nos amis n’étant jamais vraiment mis en danger), il fait avancer l’enquête et, de révélations en révélations, le puzzle prend forme…